Par Dr Rejeb Haji *
« L’information, dans une nation quelconque, est le reflet de son niveau en matière de progrès matériel, culturel et moral. Il faut faire de l’information un bon usage. Car c’est une arme à double tranchant. Bien utilisée, elle ne peut qu’être bénéfique ; mal utilisée, elle est pour le pays une véritable catastrophe. »
Habib Bourguiba
Tunis le 30 mars 1976.
EN parcourant le Journal La Presse et en particulier sa rubrique « Tribune », je découvre avec surprise et consternation un article signé d’une double casquette d’une part par le bâtonnier Chawki Tabib et de l’autre, par le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption. A l’heure où les membres du gouvernement sont aux abonnés absents et où certaines presses ouvrent leurs colonnes à des « faiseurs d’histoire », la surprise est de taille et elle est réjouissante. Qu’un responsable prenne la plume pour exposer ses idées et par la suite susciter des débats est une bonne initiative à louer. Qu’il parle de corruption, il est dans son droit, voire de son devoir, de la stigmatiser. Mais le lecteur a hâte de savoir quel est le bilan de l’instance qu’il préside pour limiter les dégâts. Il ne s’agit pas comme il l’écrit de « constater et regretter que les solutions efficaces à ce problème tardent à venir » alors qu’il est le président de l’instance et qu’il doit rendre compte aux citoyens de sa gestion et de son bilan. Parlant de l’économie parallèle, de quoi s’agit-il, en fait ? Quelle est son ampleur ? Quels sont ses enjeux ? Connue depuis longtemps, cette économie a évolué rapidement au gré des époques, en fonction des restrictions réglementaires imposées par la loi et de la difficulté de son contrôle. Rien que ses composantes ne font pas l’unanimité des économistes. Même si tout le monde convient de son existence et la désigne par celle qui échappe à la comptabilité nationale et au contrôle de l’Etat, sa définition reste floue. Comme elle se développe souvent en période de crise et qu’elle absorbe une part croissante de la population, elle est encore occultée par le vocabulaire économique. Le bâtonnier cite « 60 grossistes qui monopolisent le marché de la contrebande qui à eux seuls disposent d’un capital avoisinant les 18 millions de dinars. » Un autre chiffre, celui de 1.100 millions de dinars du montant des transactions à Ras Jedir fait frémir. D’autres indications aussi troublantes telles que le montant des revenus annuels de 2 milliards de dinars. Cette armada d’informations livrée aux lecteurs suscite de l’inquiétude et de la méfiance. Inquiétude parce que le président est bien placé pour nous livrer des informations qui semblent véridiques. De la méfiance parce qu’il n’indique pas ses références. Elle serait encore plus soutenable, s’il nous révélait ses sources d’investigation.
Chercher encore à ajouter un arsenal juridique aux niveaux juridique et institutionnel ne servirait à rien. Il suffit d’appliquer la juridiction actuelle qui couvre largement les délits et pourrait éradiquer les sources de prolifération de l’économie parallèle. Il est incontestable qu’il faut lutter contre certaines de ses composantes néfastes, source de destruction de la société civile, comme cet argent politique, les pots-de-vin, la corruption, le camouflage même des curriculum vitae et des salaires, le non-dit des conflits d’intérêts, la fraude fiscale et ses multiples composantes…Nous avons eu à la traiter dans une étude que nous avons publiée dans la Revue des sciences sociales N° 82/83 -1985 intitulée : L’économie souterraine un mythe ou réalité ? Nous avons tenté de la quantifier. Il suffit d’estimer la fraude fiscale, les revenus provenant d’activités illégales (transactions non déclarées, même celles qui ont terni l’image de l’ANC, les dons non comptabilisés, les subventions occultes des partis et des associations, la sous-imposition des revenus non salariés…). Pour les chercheurs, l’évolution du rapport monnaie en circulation sur le dépôt à vue peut donner une idée précise du phénomène et de sa propagation.
Le bâtonnier actualise les données sur cette économie qui ne peut que compléter l’économie officielle et assurer une décompression en temps de crise. Prétendre la réglementer ne peut aboutir qu’à l’échec puisque par essence, elle naît du non-respect de la loi. Elle se propage avec ses propres lois qui aboutissent à faire diminuer le chômage tout en fournissant des services à la vie communautaire. On ne peut ignorer l’aide qu’elle fournit en atténuant les tensions et en procurant un minimum de subsistance dans une économie piégée par le politique et mise en somnolence…La périphérie où naît l’économie parallèle doit être abordée avec prudence. Ras Jdir doit être sous contrôle de l’Etat. L’objectif étant que ce dernier maintienne une marge de manœuvre pour lutter contre la pauvreté absolue qui gagne du terrain depuis la révolution. A l’heure où la société est menacée de toutes parts dans ses fondements, la répression ne pourrait que se traduire par l’éclatement et la violence. Ces deux phénomènes, étrangers à notre culture et à nos traditions, guettent l’harmonie d’une œuvre que les martyrs ont payée de leur vie. A l’heure où le Parlement européen (résolution du 14 septembre 2016) conditionne son aide à notre pays par l’importance du respect des droits de l’homme. Il demande même « la mise en place de mécanismes de contrôle du respect des libertés fondamentales, de l’égalité entre hommes et femmes et de questions liées aux droits de l’homme, avec la pleine participation de la société civile. »
Comment alors mieux imaginer le futur et construire des scénarios de développement alors que le populisme et le double langage sont choisis par des politicards en mal de notoriété, pour détricoter des siècles de construction vers le progrès et la modernité. Il est notoire que nos portes sont ouvertes à toutes les ingérences, sans contrôle ni suivi. Il est temps de se réveiller en parlant vrai. Les études sur la corruption, sur la contrebande et sur le terrorisme existent. Des pays avancés en ont pris le pas et jugé de leur dangerosité, d’où leur arsenal de lois votées. Nous n’avons qu’à les adapter et à imaginer les stratégies qui manquent à l’appel en fonction de nos moyens. Reste que le bâtonnier a eu raison de nous livrer son opinion et en filigrane les difficultés auxquelles il se heurte. Ceux qui se livrent à des jeux démagogiques, flattent les foules, dans le souci d’assurer une clientèle électorale et cherchent à recourir aux expédients, exposent le pays à des aventures des plus périlleuses. Le président de la Commission a adopté, en fait, ce que Bourguiba appelait de ses vœux : « Les cadres qui savent dire la vérité au peuple, même si cette vérité est dure à entendre, s’ils s’attachent à combattre les passions partisanes, ils feront œuvre utile et mettront la Nation à l’abri des aventures. » (H.B. Tunis, septembre 1956). C’est à mon avis dans cette lignée que s’inscrit sa tribune. Il faut donc, pour accomplir son devoir, être à la fois fort de ses racines et tâcher d’être l’ennemi de l’obscurantisme, de l’extravagance, de l’aventure et de la légèreté. Par-delà les querelles byzantines et les chamailleries de coin de rue des politicards de tous bords, les Tunisiens pourraient, dans un pacte national de confiance, renouer avec l’optimisme, condition nécessaire pour que la Tunisie réussisse à construire une démocratie stable, capable de résister à toutes les menaces!
*Dr d’Etat en économie, Dr en statistique, diplômé de l’Institut d’administration des entreprises de Paris, diplômé de l’Institut de défense nationale (4e promotion), chef de cabinet dans plusieurs ministères…
Quand bien même « le constat financier global des caisses sociales serait sans appel » et l’ampleur de la crise évidente en raison de « l’intensité des pressions et la gravité des déséquilibres », il est urgent de procéder à une « réforme structurelle des régimes », sans laquelle « le déficit sera porté systématiquement à des niveaux dramatiques, soit 35.800 MD en 2050 »
Les déclarations explosives du président de l’Association de la sécurité et de la citoyenneté, Issam Dardouri, lundi, à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) auraient été prises très au sérieux pour en faire une affaire d’Etat, si cela s’était produit dans une autre région du globe
Par Jawhar CHATTY
«Jeune Afrique» vient de publier dans son édition du 19 novembre un éditorial alarmiste sur la Tunisie. La sagesse aurait à notre sens voulu qu’il fasse preuve de lucidité pour analyser de manière objective, loin du sensationnel, la situation de la Tunisie dans toute sa complexité. Personne ne détient la vérité. Plus que jamais ce dicton se vérifie.
Par M’hamed JAÏBI
Trouvaille onusienne inspirée de l’expérience sud-africaine de sortie de l’apartheid, la justice transitionnelle est un concept généreux de réconciliation et de normalisation qui vient au secours des pays au sortir d’une situation de non-droit ou de justice aux ordres devenue caduque.
Par Abdelhamid Gmati
Les médicaments manquent. Cette crise révélée il y a quelques semaines perdure. Particulièrement dans les hôpitaux où les médecins se plaignent d’une grave rupture de stocks. A l’hôpital pour enfants de Tunis, on évoquait jeudi 9 novembre, «le manque grandissant de dispositifs médicaux et de médicaments essentiels et aussi dans les autres hôpitaux.
… cette semaine
Le Parlement a reçu, hier, une correspondance officielle du président de la République, Béji Caïd Essebsi, pour la tenue d’une plénière consacrée au vote de confiance aux deux ministres nommés après le remaniement ministériel partiel, effectué le 18 novembre par le chef du gouvernement, a indiqué, hier, l’assesseur chargé de l’information et de la communication, Mohamed Ben Souf.
Le président du Mouvement démocrate, Nejib Chebbi, a estimé hier «que ce qui manque à la Tunisie à l’heure actuelle est le leadership politique dans le sens noble du terme». L’échec des gouvernements successifs depuis 2011 a provoqué un sentiment général de déception et brisé l’espoir des Tunisiens, a-t-il ajouté.
L’installation d’un système informatique pour le contrôle du stock de médicaments sera lancée au cours de la semaine prochaine à la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT), afin d’assurer un suivi et une meilleure gestion du stock de médicaments dans les différents hôpitaux régionaux, a annoncé mardi soir le chef du gouvernement, Youssef Chahed.
«Femmes et terrorisme», l’intitulé d’un nouveau livre qui vient d’être publié, s’ajoutant aux multiples ouvrages déjà parus, suite à la recrudescence de l’extrémisme comme un fait de société. Cosigné par l’universitaire Amel Grami et la journaliste Monia Arfaoui, ce volumineux ouvrage de 500 pages traite la question du jihadisme islamiste au féminin
Par Hatem Kotrane(*)
Le 20 novembre 2017, la communauté internationale a célébré le 28e anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations unies, à sa quarante-quatrième session tenue le 20 novembre 1989, de la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par notre pays et par 196 pays dans le monde.
…dans six pays africains : Algérie, Côte d’Ivoire, Mali, Maroc, Sénégal et Tunisie
La lutte contre la violence en milieu scolaire et la consécration des valeurs de la tolérance à travers les méthodes d’enseignements est le thème de l’atelier sous-régional organisé par l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco) du 22 au 24 novembre à Tunis, en coopération avec la Commission nationale tunisienne pour l’éducation,
L’objectif fixé pour 2018 serait de décentraliser l’expérience au profit de toutes les municipalités, sans exception
Le ministère des Affaires locales et de l’Environnement a organisé, hier à Tunis, une conférence de presse destinée à la signature de cinq conventions de partenariat entre cinq municipalités relevant du Grand Tunis, d’une part, et des sociétés privées et des ONGs, de l’autre.
Le suspect en garde à vue
La police judiciaire a mis en échec une opération de trafic de psychotropes et de stupéfiants à l’aéroport de Tunis-Carthage, a indiqué hier le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.
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