Faire l’acquisition de mille fauteuils de directeur : tel est l’objet de l’appel d’offres lancé, récemment, par la Banque centrale de Tunisie (BCT), et ce, à l’aube du dernier trimestre de l’année. Un appel d’offres qui dénote, manifestement, un souci de confort qu’exige le prestige de la hiérarchie professionnelle…Sinon, quel serait le motif d’un tel besoin? A quoi pourrait revenir une telle exigence qui vient, avouons-le, contrecarrer l’approche minimaliste et économe que ne cessent de clamer les plus hauts cadres de l’Etat, appelant les citoyens à suivre, sereins et responsables, les directives de la raison et de la sagesse !
«Mille fauteuils de directeur» ne peut aucunement passer comme une nécessité bureautique anodine voire bénigne. Il suffit, d’ailleurs, de visiter les show-rooms électroniques de certaines entreprises spécialisées dans la fabrication et la commercialisation du mobilier administratif pour identifier la fourchette des prix des fauteuils de directeur ; des prix qui oscillent entre 185 dinars et 459 dinars pour le fauteuil et qui dévoilent une série de gammes et de modèles aux appellations du moins que l’on puisse dire réconfortantes comme «relax», «excellence», «focus», «monaco» voire «matrix» pour les férus de science fiction… Cette fourchette de prix laisse à deviner, sans trop de calcul, que la BCT s’apprête à dépenser un minimum de 185 mille dinars rien que pour offrir aux directeurs un surplus de confort. Une somme minimale — vu que la maximale serait selon la fourchette de prix précitée de l’ordre de 459 mille dinars — qui aurait sans doute été plus utile pour résoudre moult problèmes touchant différents secteurs vitaux.
Une hiérarchie débordante…
Selon M. Mohamed Jarraya, universitaire et expert économique, toute institution a droit à l’acquisition de nouveau mobilier, et ce, soit dans le cadre du renouvellement de ses moyens de travail soit dans le cadre de l’extension de son activité et ce qui en suit comme développement de l’espace du travail. Or, «si la BCT compte renouveler ses fauteuils de directeur, cela suppose qu’elle emploie mille directeurs, ce qui est un nombre exubérant ! Même les plus grandes institutions bancaires mondiales n’en comptent pas autant !», fait remarquer M. Jarraya. Il poursuit : «Quelle est l’utilité réelle et l’apport productif de mille directeurs ? Ce nombre trahit systématiquement un problème de performance. D’autant plus que cela suppose qu’il y ait mille directeurs bénéficiant d’avantages qui alourdissent les charges de l’institution, dont les voitures administratives, les bons d’essence etc. Or, la BCT devrait donner l’exemple en matière d’efficacité et de bonne gouvernance».
L’expert économique analyse la deuxième hypothèse justifiant cet appel d’offres soit les exigences d’une éventuelle extension. Là aussi, il y a lieu de s’exclamer… « Est-il question, du moins dans le contexte actuel, d’élargir le champ de la BCT ? J’en doute fort surtout que les trois banques nationales peinent à réussir leurs missions. Opter pour l’extension de la BCT pèserait lourdement sur le système bancaire tunisien », juge-t-il. Pour lui, cet appel d’offres ne tient pas, si ce n’est que pour boucler les comptes annuels et dépenser de l’argent de trop. «Même cette éventualité dénote d’un non-sens car, explique-t-il, autant dépenser l’argent destiné aux fauteuils de directeur pour compenser les dégâts constatés à Nabeul, réaménager les écoles dans les zones défavorisées et créer des projets en faveur de la jeunesse».
Il suffit de jeter un coup d’œil sur les longues files d’attente qui se forment chaque jour devant les guichets dédiés à la régularisation des chèques impayés, du recouvrement des intérêts des frais de gestion de compte ou encore celles dues aux intérêts des échéances de crédit impayées, pour en déduire que la centrale des risques au sein de la BCT est devenue un vrai cauchemar pour nos concitoyens. Alors que les Tunisiens sont englués dans les ronces inextricables d’un pouvoir d’achat qui s’érode de jour en jour, notamment à cause d’une politique monétaire qui a fait perdre au dinar sa valeur et a fait envoler les prix des produits alimentaires, des médicaments, des voitures et de l’immobilier, le gendarme des banquiers pointe chaque jour son canon vers les catégories moyennes et vulnérables et plonge dans le désarroi les micro-entreprises ainsi que les moyennes et petites entreprises qui forment le tissu économique du pays.
La mission d’évaluation a confirmé que la Bourse de Tunis, le régulateur, le dépositaire central et l’ensemble des intervenants du marché financier tunisien répondent aux principales normes et exigences de la WFE, en termes de conformité aux principes de marché, d’efficacité et de bonne gouvernance.
Les gouvernorats de Sfax, Tataouine, Gafsa, Sidi Bouzid, Kairouan et Jendouba accueilleront, du 12 au 17 novembre 2018, l’événement Start-up Tunisia pour promouvoir l’entrepreneuriat dans les régions.
Selon Slim Feriani, ministre de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises, le montant des investissements dans le parc des activités économiques de Bizerte a atteint 600 MDT à fin 2017.
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