Exposition de groupe «Itération» à la Galerie Aïn Répéter pour mieux dire

«Ce concept rassemble ce groupe d’artistes dont les pratiques exposées cherchent à apporter quelque chose de nouveau. Chacun possède une inspiration et une technique propre à lui, renouvelle ses manières de faire pour renforcer sa singularité…».


L’exposition collective «Itération», organisée par Mohamed Ayeb à la Galerie Aïn à Salambo, se poursuit jusqu’à la fin du mois. Mohamed Ayeb est allé chercher, du côté d’artistes de la nouvelle génération en provenance de différentes régions du pays, l’idée étant de s’ouvrir sur de nouveaux faires et autres recherches plastiques. Les exposants sont Sabra Beb Fraj, Oumayma Ben Hamza, Nadia Charfi, Narjes Challouf, Awatef Mansour et Amir Chelly, tous des doctorants diplômés en arts plastiques. Ils ont été encadrés, pour l’exposition, par l’universitaire et artiste Sana Jemmali Ammari dont le souci, note le galeriste, est la recherche de nouveaux procédés dans les arts plastiques. Ils présentent 23 travaux dévoilant différentes approches et techniques entre peinture à huile, acrylique, céramique, sculpture et une installation vidéo.

Itération, terme employé en mathématiques et en informatique, désigne l’action de répéter un processus. D’une manière générale cela renvoie à la boucle et au cycle. «L’itération est une méthode de travail pratique, un concept artistique qui donne à voir des formes imaginaires, hallucinatoires et symboliques. Ce concept rassemble ce groupe d’artistes dont les pratiques exposées cherchent à apporter quelque chose de nouveau. Chacun possède une inspiration et une technique propre à lui, renouvelle ses manières de faire pour renforcer sa singularité…», explicite Sana Jemmali Ammari.

Dans les arts visuels, cette notion de répétition implique au niveau de la forme variations, jeux de reliefs, symbolisme… Au niveau du fond, cela revêt différentes lectures, par exemple chez le nouveau réaliste Arman, cela a pris l’allure d’accumulations avec ses fameux tas d’objets accumulés (détritus, objets manufacturés…) suivant une logique quantitative qui efface leur singularité et renvoie une image de profusion, en même temps qu’elle souligne le caractère périssable des produits de la société d’abondance. Chez Andy Warhol la répétition de symboles populaires, de visages de célébrités, de boîtes de conserves… à travers ses photographies sérigraphiées sur toile, venait accentuer l’aspect cliché, souligner le pouvoir de l’image au sein de la société de consommation. La répétition de la figure se rapportait, aussi, souvent à son exténuation.

«Itération» se veut une manifestation de cette tendance artistique qui consiste à utiliser des procédés visant à reproduire une image, ou une figure quelconque dans le domaine des arts plastiques.  Dans les 6 acryliques sur toile que présente Oumayma Ben Hamza, doctorante en esthétiques et pratiques des arts visuels, comme «Précipitation» et «Dispersion», la répétition implique le mouvement de différentes figures animales, marines ou anthropomorphes, le tout semble être en perpétuel mouvement. Chez Amir Chelly, doctorant en sciences et techniques des arts à l’Institut Supérieur des beaux-arts de Sousse, c’est plutôt l’histoire de ces figures qui ont hanté son enfance et qu’il ressuscite à travers ses sculptures. Il donne forme d’une manière répétitive mais renouvelée à chaque fois à des monstres anthropomorphes aux corps altérés et difformes, aux traits fripés et à la mine pathétique et attendrissante à la fois, et contraste le tout par la vivacité des couleurs qui les enveloppent.

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