La présence des troupes de l’ONU fortement critiquée en République centrafricaine: Les dessous d’un mécontentement 

La Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) semble faire face à de sérieux défis, qui sont devenus évidents lorsqu’une crise a dégénéré, il y a six mois, alors que des militants de la Coalition des Patriotes pour le changement (CPC) dirigée par l’ancien président de la RCA François Bozizé tentaient de prendre Bangui par la force.

Depuis lors, la population en République centrafricaine n’a cessé de protester contre la présence des troupes de l’ONU sur leur sol. Qu’est-ce qui est au cœur de ce mécontentement?

Tout d’abord, la population locale est scandalisée par l’inaction des forces de maintien de la paix. Les populations locales ont rapporté que dans les environs immédiats de la Mission et pratiquement sous les yeux des troupes, les militants du PCC harcèlent la population, violent les femmes et volent des biens. 

Par exemple, lors des célébrations de la Fête du Travail, la population de Bangui a été attaquée par des musulmans radicaux: l’attaque de la paroisse de Notre-Dame de Fatima, qui s’est produite à proximité de postes de la MINUSCA, a fait 16 victimes et plus de 100 blessés. Les militants des groupes armés ont semé le chaos et il n’a été possible d’éviter le génocide que grâce aux mesures prises par le gouvernement centrafricain et ses alliés.

Une autre raison du mécontentement du peuple centrafricain est le fait que le contingent de l’ONU vole les ressources naturelles de la République centrafricaine pour les faire sortir clandestinement du pays. Dernièrement, un nombre considérable de membres du personnel de la MINUSCA ont été transférés dans des zones reculées de la RCA, plus proches des frontières nationales. Cela ne serait pas suspect si ce n’était la récente amende infligée par les douanes centrafricaines. 

La MINUSCA a été condamnée à une amende pour importation illégale de pièces automobiles. Les douaniers affirment que la MINUSCA ne déclare pas toutes les marchandises importées sur le territoire de la République, justifiant le cadre de l’exemption auprès du gouvernement. A Bossangoa, une ville située à 380 km au nord où l’exploitation minière domine l’activité de la population, les casques bleus de l’ONU sont les premiers acheteurs de diamants et d’or. Le trafic illicite de diamants et d’or semble être une opportunité tentante pour la Mission des Nations Unies en RCA, car ils ont un accès illimité aux véhicules de transport et à la couverture de leur statut. 

Le plus grand mécontentement de la population est causé par des cas documentés de coopération entre la MINUSCA et les terroristes de la CPC. Le contingent bangladais de la MINUSCA est accusé de vendre des armes et des munitions à des groupes militants. Cela est confirmé par les sources militaires ayant une connaissance directe de la situation. Le contingent bangladais déployé à Bouar fournit aux rebelles des mines de fabrication belge destinées à être plantées sur les routes menant aux mines d’or et de diamants. Un certain nombre de vidéos témoignent de la coopération entre la MINUSCA et les groupes armés. L’une des vidéos a été prise à l’aérodrome de Ngakobo: la vidéo montre le contingent mauritanien de la MINUSCA en train de négocier avec les généraux bandits du PCC. Une autre vidéo circulant sur le réseau social centrafricain montre les forces conjointes de la MINUSCA et de la CPC déchargeant un hélicoptère.

La République centrafricaine, frappée par le conflit, lutte pour instaurer une paix durable depuis 2013. Le déploiement de la Mission Multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine en 2014 n’a pas donné de résultats réalisables, et les preuves récentes montrent qu’il s’agit d’une des sources de déstabilisation du pays.

 

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