Entretien avec Hamda Abdellaoui, Directeur Exécutif de DMO Djerba : Ressusciter l’île et son tourisme

Repositionner Djerba sur le marché touristique de voisinage et à l’international, promouvoir son patrimoine immatériel et désaisonnaliser son tourisme, tels sont les objectifs de l’organisme de gestion et de promotion de l’île, «DMO Djerba».

Dans «ses trois questions à» posées par l’agence TAP, le directeur exécutif du DMO Djerba, Hamda Abdellaoui, également professionnel du secteur, revient sur le rôle et les différentes missions de cet organisme, dont le lancement officiel, prévu samedi 10 juillet, a été reporté, en raison de la dégradation de la situation sanitaire dans le pays. Le DMO Djerba fait partie de tout un projet de refonte de tourisme tunisien à travers le «marketing territorial» et dont le programme «Tounes Wijhetouna» constitue le cadre général.

Pouvez-vous présenter le concept DMO Djerba ?

Le DMO (Destination, Management, Organisation) est un organisme de gestion et de promotion d’une destination touristique. Très répandu dans des pays comme le Canada, les Etats-Unis, la Suisse ou encore les Pays-Bas, le DMO se propose de regrouper les opérateurs touristiques en partenariat public-privé, avec les autorités concernées, en vue de promouvoir une région et de faire connaître ses spécificités et son patrimoine matériel.

Créé en février 2021, le DMO Djerba est l’organisme qui fédère des prestataires indépendants (hôtels, hébergements alternatifs, restaurants, agences de voyages…), et les principales fédérations professionnelles dans le secteur du tourisme en partenariat avec l’Office national du tourisme tunisien (Ontt), l’Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle (Amvppc) et les trois municipalités de Djerba, dans le cadre d’un partenariat public-privé.

L’objectif étant de repositionner l’île sur le marché de voisinage et international, diversifier ses produits touristiques et désaisonnaliser son tourisme.

Le DMO Djerba est soutenu par le secrétariat d’Etat à l’économie suisse (Seco) et la fondation Swiss contact. Nous avons fait appel à cette dernière, étant donné son expertise et son savoir-faire dans ce domaine. En effet, elle a déjà contribué, en 2018, au lancement du 1er DMO en Tunisie «la Fédération Tourisme authentique destination Dahar» (Ftadd).

Pourquoi un organisme de gestion de la destination Djerba?

Notre modèle touristique est devenu obsolète. Il ne répond ni aux exigences des consommateurs ni à celles des opérateurs. Depuis une dizaine d’années, les villes tunisiennes, en l’occurrence Djerba, ont perdu une grande partie de leur rayonnement en tant que destinations touristiques, et même, lorsqu’elles attirent des touristes, c’est uniquement durant les vacances scolaires et estivales. En dehors de ces saisons, il n’y a quasiment pas d’activités, ce qui explique le départ de la main-d’œuvre, laquelle déserte le secteur. Plus aucune personne n’accepte aujourd’hui de travailler trois ou quatre mois seulement par an.

C’est pour parer à cette problématique, que nous avons décidé de lancer ce deuxième DMO consacré à l’île de Djerba, dont le bureau est situé aujourd’hui, à Houmt Souk, chef lieu de l’île.

Il s’agit de vendre la destination Djerba, durant toute l’année, notamment pendant les saisons automnale et hivernale, et  maintenir ainsi les postes d’emploi.

Le DMO a également pour objectif de renouveler l’image de l’île, en intégrant toutes les offres de tourisme, notamment balnéaires, sportives, culturelles, patrimoniales, de repos, de loisirs, de santé, etc. Nous souhaitons rompre avec l’image d’une destination exclusivement balnéaire.

Quels sont les acteurs susceptibles d’intégrer cet organisme ?

DMO Djerba est ouvert à tout opérateur public ou privé, proposant une offre touristique dans l’île de Djerba répondant aux conditions d’adhésion.

Nous comptons, parmi nos membres, des opérateurs privés comme les restaurateurs ou les propriétaires des hébergements alternatifs et des acteurs institutionnels à l’instar de l’Association de sauvegarde de l’ile de Djerba (Assidje), les fédérations nationales/régionales des hôteliers (FTH), les agences de voyage (Ftav), les guides touristiques agréés (Ftgat), ainsi que le Commissariat régional au tourisme (Ontt/CRT) et l’Agence de mise en valeur et promotion du patrimoine culturel.

Propos recueillis par Maroua ABDENNEBI (TAP)

Un commentaire

  1. Hafedh

    12/07/2021 à 19:35

    à mon avis, Il faut penser à créer une ligne maritime Tabarka /Bizerte/ Tunis / Sousse / Kerkennah/ Sfax / Gabes / Djerba

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