IL y a certainement des leçons à retenir du passé proche et lointain d’Ennahdha. L’heure est venue de se poser de bonnes questions. Le parti a-t-il vraiment les dirigeants, les responsables et les hommes de la situation? Son rendement peut-il briller face à une nouvelle génération qui commence à se faire une place au sein du mouvement ? La relève est-elle vraiment assurée ?
Au-delà des interrogations, le parti est appelé aujourd’hui à bien gérer une situation qui sera déterminante pour l’avenir et un contexte qui est sujet à beaucoup de pression et qui nécessite la présence d’acteurs remués, toujours bien disposés et bien carrés. Cela ne manque pas aussi de rappeler une vérité: beaucoup plus que les discours, les plaidoiries et les réquisitoires, ce sont les esprits qui ont besoin d’être libérés. Là où il se trouvera, dans l’opposition ou aux commandes, il est appelé à s’adapter aux choix et aux considérations liés à des questions de complémentarité et jamais d’exclusion.
Ennahdha doit penser à insuffl er à ses hommes de nouveaux repères, de nouvelles méthodes de pensée et d’action, ne serait-ce que pour barrer la route à tous ceux qui s’obstinent à être mêlés aux affaires du parti sans avoir vraiment le profi l qu’il faut. Ceux sortis du bois pour apporter leurs « compétences » et leur « savoir ». Les «sauveurs» à gauche et à droite, dont certains sont aux affaires depuis des années et qui feraient bien aujourd’hui de ne pas en rajouter aujourd’hui.
jourd’hui. On s’était habitué à répéter les mêmes constats et les mêmes causes qui empêchaient le mouvement islamiste d’évoluer, de se métamorphoser, de prendre une nouvelle dimension, notamment au-delà de ce qu’il avait pris l’habitude de connaître et de vivre ces dernières années. La politique est un domaine où les choses vont très vite dans les deux sens. De la gloire à la déchéance, ça ne tient qu’à un fi l. Le pire, c’est qu’on ne peut pas revenir en arrière une fois la chute amorcée.
Pendant de longues années, Ghannouchi et son équipe faisaient appel à des considérations qui n’avaient nullement leur place dans la société tunisienne. A la place des programmes et des projets, le parti était sous l’infl uence des agissements et des prises de position qui divisent plus qu’ils ne rassemblent.
On ne saurait oublier, et encore moins ignorer, le temps où le parti islamiste faisait un fort mauvais usage des approches et des notions politiques, de modalités et de stratégies mal pensées, au point d’en créer même un système. Le mouvement n’a plus aujourd’hui qu’une seule solution : tourner la page du passé et ouvrir une nouvelle où il pourrait découvrir d’autres prérogatives, et certainement des priorités d’une plus grande envergure. Cela est de nature à doter ses cadres et ses principaux dirigeants de nouvelles idées et stratégies.
La nouvelle alternative d’Ennahdha n’aurait de sens que si elle permettait au parti de sortir des sentiers battus, de changer de discours et de méthode et d’évoluer conformément aux nouvelles exigences d’ordre politique, mais aussi social et économique auxquelles fait face aujourd’hui le pays. Certains de ses dirigeants, à l’instar notamment de Samir Dilou, n’ont pas manqué de formuler des réserves sur tout ce qui se conçoit du côté de Montplaisir. Il est vrai que la gestion du parti a consacré l’idée selon laquelle l’on s’unissait pour reculer et jamais pour avancer! On doit admettre que le destin et l’avenir d’Ennahdha ne peuvent plus dépendre de certaines personnes, ni laissés au bon vouloir de quelques-uns. On peut comprendre que la présence de certains puisse être souhaitée, mais leurs compétences et leurs aptitudes beaucoup plus…

Un commentaire

  1. Sioud

    30/07/2021 à 09:07

    Excellent article. Très objectif loin des règlements de compte auxquels on a l’habitude d’en avoir. Que tout le monde se met à réfléchir comment faire pour sortir notre Tunisie de ce debacle économique loin des calculs politiciens trop étroits.

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