chronique du lundi : Ça se bouscule

 Par Kamel Ghattas
A parcourir la liste, les listes des convoqués, (et il y en aura peut-être encore), on finit par ne plus rien comprendre. C’est qu’à quelques semaines de cette CAN, le sélectionneur ne semble pas encore fixé sur l’ossature de son onze. A moins qu’il ne le soit et voudrait s’entourer du maximum de précautions tout en occupant tout son staff qui est d’ailleurs impressionnant.
La finale de la Champions Ligue expédiée, il se retrouve avec plein de doublons dont le niveau de préparation est pour le moins qu’on puisse dire dissemblable et fortement imprégné de tensions psychologiques dont les effets perturbateurs joueront leur rôle de manière incontournable.
Des joueurs, qui sortent d’une compétition harassante à tous les points de vue, ne sont pas toujours prêts à repartir en chasse. Qu’ils soient vainqueurs ou vaincus, ils ont besoin d’une assez longue période de relâchement pour se remettre à l’ouvrage.
Bien sûr, il s’agit de prendre des précautions pour ne pas être pris au dépourvu en cas de blessures ou autres contretemps, mais cette longue liste laisse planer des doutes. A la limite, elle est gênante. Certes, on a renforcé le personnel d’encadrement, mais comment peut-on s’occuper et observer autant de joueurs ? A quel rythme va-t-il faire tourner cet effectif ? Comment se faire convaincre par des éléments qui ne toucheront qu’une dizaine, une vingtaine de fois le ballon, à la faveur des matchs amicaux programmés ?
L’aspect cohabitation entre tous ces éléments qui appartiennent à des générations différentes, qui ont connu des parcours distincts, qui ont des ambitions forcément dissemblables, constitue un casse-tête pour des techniciens qui, à notre connaissance, préfèrent toujours travailler en fonction d’éléments concrets, préalablement observés et enregistrés. Certes, ceux qui sont là ne sont pas des inconnus, mais voir débarquer ces renforts en si grand nombre n’est pas annonciateur d’une vision claire. Alors que le sélectionneur a peut-être le « onze type » déjà en tête. A quelques éléments prêts, bien entendu, puisque les rencontres amicales programmées peuvent encore changer certaines options.
Pour les jeunes convoqués, c’est, certes, toujours un honneur de l’être. Cela signifie quand même qu’ils sont dans le viseur, mais toujours est-il que plusieurs d’entre eux manquent de temps de jeu ou qu’ils ne font plus partie de la short-liste de leur équipe d’appartenance.
Certains d’entre eux cherchent preneurs et seront forcément inquiets pour leur avenir. Il n’en demeure pas moins que la CAN est une excellente vitrine d’où ils pourront se relancer. Les clubs du Golfe et même du Moyen-Orient s’intéressent de plus aux joueurs et aux techniciens tunisiens. Avoir la chance de conquérir une place constitue une opportunité de rebondir et de se remettre sous les feux de la rampe. Le cas de Haddadi est évocateur, surtout que le niveau du football dans ces pays est en nette progression. Les moyens financiers importants investis leur permettent de faire appel à des éléments intéressants qui ont rehaussé l’intensité de ces compétitions.
Une consolation pour ceux qui seront retenus et qui auront la chance de figurer dans la liste finale, mais pour le reste, ils chercheront leur consolation ailleurs.

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