Sur les réseaux sociaux, rien ne passe inaperçu. Depuis un Smartphone ou un écran télé, on ne perd guère le fil de l’actualité. La Tunisie est en gestation.

Reprise soudaine des activités des phosphates, huile végétale subventionnée, désormais, disponible sur le marché, réconciliation pénale avec 460 hommes d’affaires «corrompus» en contrepartie de leur engagement à financer des projets dans les régions, le dinar de nouveau s’apprécie. En Tunisie post25 juillet, tout s’annonce de bon augure. Que se passe-t-il, suite à l’acte présidentiel, aussi salvateur soit-il, opéré il y a juste une semaine ? Comment s’explique un tel retour à la normale, bien que le climat général demeure relativement précaire ?
Certes, tout le pays semble pris d’une véritable euphorie. Un ouf de soulagement ! Chaque jour, les meures présidentielles, décidées en cascade, sont fort appréciées. Sur les réseaux sociaux, rien ne passe inaperçu. Depuis son Smartphone ou son écran télé, on ne perd guère le fil de l’actualité. Notre Tunisie est en gestation, son image rayonne ici et ailleurs. Un Etat d’exception, comme l’intitulaient certains médias. S’agit-il d’«un miracle tunisien» en train de se cristalliser ? Mais, loin d’être une tempête dans un verre d’eau, comme le prétendaient certains protagonistes islamistes et dirigeants de la gauche radicale. Et pas un orage d’été, non plus. Ce qu’on vit actuellement en Tunisie relève d’un état de conscience, un éveil collectif. Voire un cas d’école, en termes de réalisme et pragmatisme. L’histoire le retiendra certainement !

La minorité ne fait pas la loi !

Sauf que les avis des uns et des autres divergent et convergent. Sans que cela fasse l’unanimité après de l’opinion publique. Car, la minorité qui a qualifié d’«un putsch» ce qui est survenu en Tunisie n’a même pas réussi à convaincre ses troupes et sympathisants. Et cette poignée d’opposants se voient déferler, sans scrupules, sur les plateaux télé pour dire leurs quatre vérités. On y a entendu parler d’«un coup d’Etat» prémédité censé saper la marche de la démocratie, mettre en péril les droits et les libertés et réduire la Constitution à un tremplin pour l’autocratie. Soit, un nouveau régime dictatorial de retour, en quelque sorte. Alors que la réalité constatée, au fil de dix ans, en disait long : Transition démocratique paralysée, surenchère politique à peine voilée, Cour constitutionnelle encore en panne, dinar déprécié, corruption à tous les étages, climat social assez tendu, crise économique et sanitaire sans issue, Etat de droit quasiment absent. Imbroglio à tous les niveaux !

La réalité n’est pas une vérité !

En un mot comme en mille, le pays a vécu une décennie jamais connue ! A quoi sert une démocratie contre-productive ? Un régime politique si boîteux et mis à mal et qui n’a engendré qu’une classe politique pourrie? Que peut-on faire avec un modèle économique archaïque générateur de chômage ? Est-il juste de voir se creuser davantage les inégalités et les clivages sociaux ? Aussi, la démocratie dont on ne cesse de se vanter n’est-elle pas la force de la loi et la source de souveraineté populaire ? Le Parlement n’est-il pas, lui aussi, porte-voix des électeurs et le parrain de ses intérêts? Si tout cela était vrai, pourquoi en est-on arrivé là où on en est aujourd’hui? Nos gouvernants connaissent bien la réponse, mais ils n’osent pas le dire. Cette réalité n’a jamais été une vérité.

L’Etat de droit prime

Cela dit, ce que vient d’entreprendre le Président Kaïs Saïed s’inscrit dans une optique de mettre fin à ces contre-vérités. Sa réaction va dans le sens de sauver les meubles et rétablir l’Etat de droit. Déclarer la guerre contre la corruption et la spéculation, procéder à une amnistie pénale avec les hommes d’affaires accusés d’avoir spolié l’argent du peuple, demander aux banques de baisser leurs taux d’intérêt, appeler les pharmaciens privés à alléger autant que possible les prix des médicaments et faire en sorte d’assurer au citoyen tunisien sécurité et bien social, sont des points qui puisent dans l’essence de la démocratie sociale. La primauté de la loi stipule le respect du texte de la Constitution dans sa globalité et énonce que l’intérêt du pays est au-dessus de tout autre considération. Nul n’est censé ignorer la loi. A bon entendeur !

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