L’Oit réagit suite aux effets dévastateurs de la pandémie : Un appel mondial en vue d’une reprise centrée sur l’humain

Sous nos cieux comme ailleurs, l’épidémie a fortement touché le système de la santé. Même ceux les plus développés ont trouvé autant de difficultés, sans pouvoir, jusque-là, s’en sortir, avec les moindres dégâts. Son impact sur le monde du travail n’est plus à démontrer.

Jamais l’humanité n’a connu une pandémie aussi meurtrière que le covid-19. Ses effets ravageurs n’ont épargné personne. Ainsi, le bilan étant si lourd de morts et de contaminations. Cette crise sanitaire, aussi universelle soit-elle, a gagné du terrain, au point de ne laisser aucun pays de côté. «Outre les pertes tragiques en vies humaines et les dommages à la santé et aux collectivités qu’elle a causés, la pandémie a eu des conséquences dévastatrices sur le monde du travail», note l’Organisation mondiale du travail (OIT), dont la Tunisie est un Etat membre.
Sous nos cieux comme ailleurs, l’épidémie a fortement touché le système de la santé. Même ceux les plus développés ont trouvé autant de difficultés, sans pouvoir, jusque-là, s’en sortir, avec les moindres dégâts. Son impact sur le monde du travail n’est plus à démontrer. Et les chiffres de l’OIT sont là : «220 millions de personnes au chômage dans le monde en 2020, soit une augmentation de 33 millions par rapport à 2019, avec 8,8 % du total des heures de travail perdues. On enregistre, également, 5% de baisse de l’emploi des femmes contre 3,9% chez les hommes l’année écoulée». La conjoncture est telle qu’elle a entraîné une hausse du chômage, des pertes des revenus, fermeture des entreprises, faillite de certaines PME, perturbations au niveau d’approvisionnement, pauvreté et inégalités économiques et sociales, ainsi que l’élargissement des écarts entre les pays.

Dommages collatéraux !

Donc, il y a eu, même d’une manière disproportionnée, des dommages collatéraux. «1,6 sur 2 milliards de travailleurs informels dans le monde étaient considérés comme susceptibles de perdre leurs moyens de subsistance en 2020. 13 millions de femmes en moins ont un travail cette année par rapport à 2019, tandis que l’emploi des jeunes a baissé de 8,7% en 2020, contre 3,7% chez les adultes», recense l’OIT. Cette catégorie socioprofessionnelle a toujours été une proie facile, soit la moins résistante aux aléas de la vie et de l’économie. Ces séquelles pourraient être durables et durement supportables à plus d’un titre. On cite, entre autres, les emplois précaires, les travailleurs peu rémunérés et peu qualifiés, les migrants, les minorités ethniques et raciales, ainsi que les handicapés. A vrai dire, l’OIT, de par son mandat étroitement lié à l’emploi décent, avait suivi de près le rebondissement de la pandémie et les effets qu’elle a causés sur la stabilité économique et la sécurité au travail.
Et pour cause ! En vertu de la déclaration du centenaire de l’OIT lors de la Conférence internationale du travail 2021, tenue en juin dernier, les délégués des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de 181 pays ont adopté à l’unanimité, en guise de résolution, un appel mondial à l’action pour une reprise centrée sur l’humain. Une reprise qui soit «inclusive, durable et résiliente pour sortir de la crise». Guy Ryder, directeur général de l’OIT avait souligné dans un message de solidarité adressé au monde que le fait d’aider au retour à la normale, sans pour autant toucher aux revenus déjà affectés, demeure une priorité internationale. Et d’ajouter : «L’appel mondial à l’action trace une voie claire et complète qui permettra aux pays de convertir en actions concrètes l’aspiration morale et politique de ne laisser personne de côté». L’OIT a toujours mis en avant les valeurs de la justice sociale et du travail décent.

L’engagement dans l’action

En fait, il s’agit là d’un appel visant une mobilisation communautaire pour accélérer l’application de la déclaration de l’OIT pour l’avenir du travail dans le monde. Suite à quoi, les pays membres s’engagent pleinement à œuvrer pour une reprise économique et sociale qui tienne compte de l’esprit de la résolution. La priorité devrait, alors, être accordée à la création d’emplois décents, à la protection des travailleurs, à la croissance économique et à un dialogue social quasiment inclusif. Soit une politique nationale cohérente propre à chaque pays qui soit globale et exhaustive, ayant trait aux préoccupations citoyennes d’ordre économique, social, environnemental et sanitaire. Bien entendu, il y aura un intérêt tout particulier au droit à la santé, afin d’assurer un accès égal aux vaccins, aux traitements et aux mesures de prévention et de soutien. Cela s’inscrit dans le droit fil de concrétiser les objectifs du développement durable (ODD) d’ici à 2030, l’Accord de Paris et le Programme d’action d’Addis-Abeba.
Ce faisant, cet appel mondial à l’action devrait se traduire en deux axes majeurs. D’après l’OIT, le premier porte, essentiellement, sur les mesures à prendre par les gouvernements, ainsi que par les organisations d’employeurs et de travailleurs pour une relance d’emplois qui renforce considérablement la protection des travailleurs et la protection sociale, et soutienne les entreprises durables. Quant au second axe, « il concerne le leadership que l’OIT doit exercer au sein du système multilatéral pour accroître le niveau et la cohérence du soutien apporté aux stratégies nationales de redressement centrées sur l’humain après la pandémie». Au sens de ladite résolution unanimement adoptée en juin dernier, les pays membres de l’Oit sont, désormais, appelés à placer au cœur de leurs priorités nationales le plein emploi, le travail décent, les besoins des plus vulnérables et des plus touchés par la pandémie. Il est aussi question d’apporter un soutien aux entreprises durables et aux emplois précaires. «Afin que leurs politiques soient conformes aux principes d’égalité de genre, adaptées aux situations spécifiques et en complet accord avec les circonstances et les priorités nationales », lit-on encore dans le texte de la résolution.

Laisser un commentaire