«Ainsi résonne l’écho infini des montagnes » de Khaled Hosseini Fresque familiale éparse

Le 3e roman phare de Khaled Hosseini «Ainsi résonne l’écho infini des montagnes » publié chez les éditions 10/18 et Belfond se distingue des deux précédents bestsellers : sa résonance agit comme une déambulation dans l’Afghanistan d’antan jusqu’à 2010, à travers laquelle les lecteurs font la connaissance de divers personnages, liés par l’appartenance à ce pays brisé.

Moins déchirant et plus poétique que les deux précédents volets, les attentes peuvent être plus élevées de la part de Hosseini, spécialiste, désormais, du roman-tragico-romanesque afghan. Le titre «Ainsi résonne l’écho infini des montagnes » se lit comme une mélodie. Le récit cette fois-ci n’est pas ancré sur un ou deux personnages, il brosse les parcours et les portraits de différents personnages qui, d’une manière ou d’une autre à un moment de leurs vies, se sont croisés ou influencés.
De Nombreux portraits qui font l’Afghanistan des 50 dernières années. Le livre ne tourne pas autour d’une seule guerre ou d’un seul évènement, indirectement, il fait une rétrospective sur les aléas de l’histoire afghane.
Le livre, cependant, peut prendre les allures d’un ensemble de nouvelles qui se succèdent et s’arrêtent brusquement… s’inscrivant ainsi dans l’inachevé. Les deux nouvelles s’entrecroisent par moments quand on assiste à la réapparition de personnages déjà découvert dans d’autres parties : il s’agit du cheminement de la vie singulière de chacun et chacune des personnages brossés au fur à mesure des décennies agitées et par moments très peu glorieuses.
Toujours à la quête trépidante de ces personnages, Hosseini les sort de l’Afghanistan et les fait vivre dans différents continents, d’où la portée universelle que prend le récit. Les allers–retours se font souvent à travers la chronologie huilée, mais qui devient déroutante à un moment : une frontière fine sépare le passé, le futur et le présent narratif du livre. Hosseini tombe, néanmoins, dans la description trop étoffée qui fait de l’ombre aux histoires de ses personnages foncièrement passionnantes. Son écriture sur ce volet reste distraite et éparse, moins saisissante que les deux livres qui ont fait son succès dans le monde entier, et qui ont été traduits dans différentes langues.
Le résumé d’«Ainsi résonne l’écho infini des montagnes» se présente comme étant concis : il nous plonge dans le village de Shadbagh, et nous présente Abdullah, dix ans, un garçon qui veille sur sa petite sœur Pari, âgée de trois ans. Entre les deux enfants, le lien est indéfectible : leur amour est si fort qu’il leur permet de supporter la disparition de leur mère, les absences de leur père en quête désespérée d’un travail et ces jours où la faim les tenaille.
Mais un événement va venir distendre ce lien, un choix terrible qui modifiera à jamais le destin des deux jeunes vies, et de bien d’autres encore…

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