FOCUS BUSINESS: De mauvaises habitudes à éviter

Le système productif tunisien a hérité de mauvaises habitudes qui datent depuis la nuit des temps. Cette défaillance concerne aussi bien les employeurs que les employés. Le résultat s’est répercuté sur la qualité et les quantités des produits à exporter ou à vendre sur le marché local. Au niveau des employeurs, on a constaté que ces derniers se caractérisent par leur comportement sévère et leur volonté de tout commander.

Ainsi, des réunions avec les employés sont rarement tenues. Dans certaines entreprises, ces réunions ne sont pas prévues dans l’agenda du patron.  Pourtant, de telles réunions sont indispensables dans la mesure où elles permettent aux travailleurs de s’exprimer, de faire des évaluations et de prévoir l’avenir avec sérénité. Ces travailleurs sont représentés dans les comités d’entreprise et les syndicats. Le patron de l’entreprise préfère prendre, seul, les décisions et trace unilatéralement les orientations futures sans même consulter les ingénieurs et les techniciens qui sont réputés par leur compétence et leur savoir-faire.

Le patron ne réagit que sur pression des syndicats souvent pour demander une majoration salariale ou une révision des primes qui ne sont pas, parfois, méritées. Plusieurs entreprises ne disposent même pas d’un plan de carrière où peut s’identifier chaque employé et avoir des ambitions professionnelles. Ainsi, la situation du patronat est basée, dans son ensemble, sur les ordres, les recommandations et les instructions.

On ne donne pas l’occasion aux compétences pour formuler leurs points de vue ni de proposer des solutions appropriées à des problèmes qui se posent. De leur côté, les employés ont hérité de mauvaises habitudes depuis l’ère coloniale, de père en fils. On considère le bien d’autrui comme une richesse à exploiter par tous les moyens en déployant le moins d’efforts. Ainsi, les employés ne trouvent aucun inconvénient pour venir en retard à leur travail et sortir avant l’heure. Les voitures de fonction sont utilisées pour effectuer des affaires personnelles à l’insu et contre la volonté du patron. Heureusement que le GPS qui sert à localiser les voitures a permis de résoudre les problèmes de ce genre, du moins partiellement.

D’où la nécessité de changer la mentalité des employeurs et des employés si l’on veut vraiment réaliser une croissance probante et se classer au niveau des entreprises mondiales compétitives. Dans le monde développé, l’employé est chargé d’effectuer une tâche précise sur la base de laquelle il reçoit ses émoluments voire plus s’il fait des efforts supplémentaires. Il a la possibilité de s’exprimer en public grâce aux meetings professionnels et aux journées ouvertes. C’est dire que du chemin reste à parcourir pour mettre les pendules à l’heure et entrer de plain-pied dans l’économie moderne où seules les entreprises innovantes ont leur place. Il est nécessaire également d’améliorer le taux d’encadrement qui demeure faible dans plus d’une entreprise. Toute une vision stratégique de l’entreprise est nécessaire en laissant de côté les méthodes archaïques du passé.

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