Baisse des prix: La grande rigolade !

La baisse des prix des produits  n’a été que de la poudre aux yeux après l’annonce du  Président de la République. Rien n’a été fait. Du moins en ce qui concerne les produits de grande consommation, indépendamment de ceux qui sont subventionnés et dont les prix sont intouchables.


Il y a des « gangs » qui règnent sur les circuits de commercialisation des fruits et légumes, engrais, alimentation animale, matériaux  de construction, transport, etc… Ces gens-là, profitant du relâchement qui a miné les fondements du pays tout au long de cette dernière décade, et occupant l’espace laissé ou délaissé par ceux qui ferment les yeux pour qu’on les laisse vaquer à leurs propres occupations douteuses, se sont allégrement hissés à ce niveau de chefs de gangs.

Il n’y a pas moyen de les qualifier autrement. Alors que le citoyen ploie sous le joug d’une pandémie dévastatrice et qui, heureusement commence à marquer le pas grâce à une véritable prise en main de la situation sanitaire, bien des secteurs en contact direct avec le citoyen, ratisse à mort, sans accorder la moindre importance à ce qui n’est plus qu’un vain slogan : la solidarité nationale.

Perte de temps

Après deux ou trois semaines de l’initiative prise, nous pouvons considérer que le Président de la République pensait s’adresser à des gens qui vivent aussi intensément que lui les préoccupations des citoyens, dépassés et qui n’en peuvent plus. Malheureusement, il  a perdu son temps en recevant les représentants des chambres syndicales d’un certain nombre de secteurs : pour dire les choses clairement.  On a respectueusement écouté les doléances, mais, au niveau de la concrétisation, rien. Ou presque rien.

Surtout au niveau des grandes surfaces que nous avions appelées, sur ces mêmes colonnes, à «servir d’exemples».

Rien n’a été fait. Du moins en ce qui concerne les produits de grande consommation, indépendamment de ceux qui sont subventionnés et dont les prix sont intouchables.

Si nous prenons en compte que le sucre en vrac a disparu des grandes surfaces, que l’huile subventionnée n’est plus qu’un vague souvenir et que les viandes rouges ou blanches ont gardé leur « standing », que reste-t-il pour soulager le consommateur? Ce n’est pas une baisse symbolique sur d’autres produits de ménage ou de lessive qui allégeront les charges quotidiennes.

Incompréhensible

Ce qui est incompréhensible, c’est que des viandes blanches provenant du même fournisseur sont vendues avec un écart de deux ou trois dinars dans les grandes surfaces ? Le même affichage concerne les huiles végétales dont les prix sont autres que chez l’épicier du coin. Les laitages sont dans le même cas. Comment sont calculées les marges de ces mastodontes qui en font à leur tête et qui ont l’outrecuidance d’afficher partout de ridicules affichettes (qui tiennent de la publicité mensongère punie par la loi!) portant « si vous trouvez moins cher, on vous rembourse ».

Le représentant de la chambre syndicale a pourtant promis au président de la  République que l’on procédera à une baisse des prix. Entre promesses et concrétisation, il y a tout un monde et ce secteur malheureusement se sent assez fort pour s’accorder la marge qu’il veut. Le consommateur doit payer le luxe de ces magasins, la lumière,  les étagères, les caissières constamment en sous nombre aux heures de pointe, etc.etc.

Tant qu’ils sont  sûrs de l’impunité.

Le secteur des eaux

Là aussi il y a problèmes. Un grossiste nous a avoué que seuls les nouveaux arrivés sur le marché ont baissé leurs prix. Les mastodontes du secteur ont été sourds à l’appel et « se fichent » du sort des familles qui sont bien obligées de se rabattre sur cette eau conditionnée (il y a bien des villes et villages dont l’eau de robinet est imbuvable) et qui vaut au départ trois fois rien mais qui est proposée à des prix dépassant tout entendement.

Encore une fois, tant qu’il y a cette «notion de liberté de prix» à portée de main de ces requins, il n’y a rien à faire d’autre qu’appliquer la loi et voir de plus près ce qui se trame.

La monétique ou les banques

« Dans le cadre des efforts nationaux tendant à limiter les effets de la propagation du covid-19 et l’adaptation de la prestation des services bancaires à la conjoncture actuelle exigeant l’encouragement des opérations à distance et la réduction des déplacements des clients au niveau des agences, la Banque Centrale de Tunisie a pris les mesures suivantes : 

-La gratuité du service de retrait interbancaire de billets de banque des distributeurs automatiques de billets (DAB) ;

-La suspension de toute commission appliquée sur le paiement électronique des factures et des commerçants pour toute transaction dont la valeur est inférieure ou égale à 100 dinars ;

-La mise à disposition par les banques à tout client bancarisé qui en fait la demande d’une carte bancaire gratuite. Possibilité également donnée, de toute personne non bancarisée qui en fait la demande  d’une carte bancaire prépayée gratuite.

Compte tenu de cette conjoncture, toutes ces mesures revêtent un caractère exceptionnel et provisoire ».

C’est le communiqué de la Banque Centrale. Aucun autre du genre pour mettre un terme à cette décision n’a été diffusé depuis.

Pourquoi dans ces conditions continue-t-on à prélever la taxe sur tous les retraits ? La pandémie est encore là. Les déplacements sont encore régis par des dispositions bien précises.

Les banques auxquelles on s’adresse font valoir qu’elles n’y sont pour rien et que c’est « la Monétique » qui est responsable. La BCT  fera-t-elle le nécessaire et remboursera-t-on ceux qui ont été lésés et sanctionnera-t-on les fautifs ?

Nous verrons bien.

Laisser un commentaire