«Playing men» | Film documentaire de Matjaz Ivanisin : Être un homme n’était pas qu’un jeu !

En 2017, le film “Jeux d’hommes” “Playing men” est sorti dans quelques festivals avant de débarquer sur les plateformes. Un documentaire sur la solitude des hommes et le poids que représentait la masculinité chez nos ancêtres. Aujourd’hui il est disponible sur la plateforme MUBI.

Pour filmer ce documentaire, le réalisateur Matjaz Ivanisin a sillonné la côte nord des pays méditerranéens, entre la France et la Croatie, en passant par l’Italie et la Slovénie, pour filmer les formes vernaculaires, et originales, que prennent les jeux en collectivité. Plus particulièrement ceux auxquels se prête la gent masculine. Le film “Playing Men” s’ouvre lors d’un tournoi de lutte en plein air. Des centaines de jeunes hommes en sueur se bousculent devant des stands de spectateurs en liesse, pour la plupart des hommes. La caméra ne suit ni un personnage ni un récit spécifique tout au long du film. Le thème qui anime le tout est révélé dans le titre, «Playing Men» «Jeux d’hommes» ou comment les hommes ont inventé une sorte de communication ludique entre eux qui en dit long sur leur solitude et sur le poids énorme que représentait à une époque la responsabilité qu’était la masculinité. Derrière ces jeux on devine à quel point être un homme était un dur devoir.

Voici le résumé du film : “Playing Men” est un récit de voyage essayiste guidé par des visages et des histoires de jeux et de leurs joueurs. Conçu comme un carnet de voyages dans les régions méridionales de l’Europe (Slovénie, Italie, France, Croatie et Turquie), le film présente des hommes, jeunes et moins jeunes, de la Méditerranée qui se rencontrent comme leurs ancêtres se rencontraient — pour jouer. Dans les régions rurales qui se situent derrière les pentes du littoral et s’étendent jusqu’aux arrières-pays, le réalisateur intégre les communautés locales pour y observer différents jeux sociaux anciens et traditionnels, ainsi que les joueurs, les visages, les gestes et les voix, et y recherche la nature masculine. La direction de ce voyage est guidée par la fascination du jeu et le besoin humain de se sociabiliser».

La première moitié est divisée en une série de vignettes, chacune présentant un jeu différent, joué par les hommes dans toute la région méditerranéenne. L’un d’eux montre une tradition particulière de Novara di Sicilia, un ancien village de la province de Messine en Sicile. Elle est connue sous le nom de «La course du Maiorchino». Des roues de maiorchino vieilli, un fromage local, sont utilisées pour participer à une course de fromages dévalant les pentes du village.

La deuxième moitié du film s’ouvre par un mur cassé. Un célèbre théoricien du cinéma slovène est assis au comptoir d’un café, tenant une bière à moitié bue dans une main et regardant directement le match. D’une voix bourrue et rocailleuse, l’homme annonce que le réalisateur est en pleine crise. Il est épuisé de créativité et ne sait pas comment finir le film. A ce stade, la caméra fait un panoramique vers la gauche, révélant un Matjaž Ivanišin abattu, assis au comptoir, complètement perdu sur la prochaine étape.

A ce stade, l’histoire change. Cela devient moins une observation et plus une exploration de ce que signifie jouer à un jeu. Plutôt que de regarder passivement, la caméra est désormais un participant actif.

“Playing Men” est à la fois comique et poignant. C’est vraiment un récit visuel, s’appuyant davantage sur la composition et le montage des plans que sur le dialogue pour susciter les réactions des téléspectateurs.

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