Ultra Mirage el Djerid : 300 coureurs, 300 arbres plantés

L’an dernier, Ultra mirage avait eu lieu en dépit du corona. Et cette année de même, coïncidant, fort heureusement, avec la courbe descendante de la pandémie.

Quand on lui demandait qu’est- ce qui pouvait l’avoir poussé à se lancer à lui-même cet étrange défi de courir 100 km en plein désert, Amir Ben Gacem répondait simplement que c’était parce qu’il aimait courir et qu’il aimait la Tunisie.

Tout le monde aimait courir, et beaucoup de gens aimaient la Tunisie. Mais de là à poursuivre cette folle entreprise à travers un Chott réputé de tous les dangers, en un mois d’octobre encore chaud, sur un terrain difficile…Les plus indulgents secouaient la tête, les autres le traitaient d’original quand ce n’était pas davantage. Surtout quand ils apprenaient que tout, absolument tout de cette entreprise audacieuse serait organisé sur place, par des compétences locales.

Comment donc ? Le Maroc, auquel nous aimons nous comparer, a, lui, une solide tradition dans ces rallyes et marathon des sables. Eh bien, il fait appel, depuis quelque 30 ans, à des organisations  internationales.  Et nous, dès le début, nous n’avons compté que sur  nous-mêmes ? On le targua d’inconscience. Mais aujourd’hui où nous en sommes à la cinquième édition d’un succès toujours renouvelé, d’une organisation imparable sans cesse améliorée, d’une participation en croissance continue et d’une adhésion totale de tous les intervenants, on se dit que Amir Ben Gacem n’était pas si fou que cela, et qu’il avait bien fait de compter sur les Tunisiens. Car tout le monde s’était fait partie prenante de cette course, s’appropriant de bon cœur son succès : les autorités, les organisations publiques et privées, les sponsors qui ont soutenu avec constance cette entreprise, les habitants de Tozeur, les journalistes, les sportifs…

L’an dernier, Ultra Mirage avait eu lieu en dépit du corona. Et cette année de même, coïncidant, fort heureusement, avec la courbe descendante de la pandémie. Près de 300 athlètes viendront de quelque  23 pays, le  2 octobre prochain, disputer ce marathon devenu mythique dans le calendrier sportif international. Parmi eux, près de 60 femmes inscrites, dont deux championnes internationales, danoises et allemandes;  et du côté masculin, des athlètes tunisiens et ukrainiens renommés. Et ce qui constitue la grande fierté de Amir Ben Gacem, c’est la forte participation tunisienne, dont les sportifs comptent toujours dans les dix premiers arrivés.

Ce qui fait courir Amir Ben Gacem, outre le plaisir, c’est la volonté de mettre en valeur les sites de Tunisie, et de développer l’attractivité de la région comme pôle du tourisme sportif. Le parcours choisi, au départ de  Ong Jmel, et à l’arrivée de Chott El Gharsa, à 20 mètres au-dessous du niveau de la mer, est particulièrement spectaculaire. Or, la communication se faisant aujourd’hui en grande partie sur les réseaux sociaux, les images envoyées par les participants et leurs accompagnateurs contribuent grandement à la notoriété de l’évènement. La couverture médiatique de l’Ultra-Mirage El Djérid ne cesse également de se développer et ne concerne pas uniquement les journaux et télévisions spécialisés.

Autre nouveauté cette année : les organisateurs ont ajouté une journée au programme des sportifs qui, au lieu d’arriver le vendredi pour repartir dimanche, viendront le jeudi. Cela ne semble pas très important, mais pour les hôteliers de Tozeur, cela se traduit par un supplément important de nuitées. Pour les locations de voitures, de quads, pour les promenades en calèches, pour les restaurants, cela offre une journée de travail supplémentaire.

Enfin, pour continuer à respecter l’engagement environnemental que s’est donné la course, un arbre sera planté pour chaque coureur. Ce qui porte, cette année, l’initiative à 300 arbres.

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