Une mission, des atouts…

La nomination de Najla Bouden-Romdhane au poste de cheffe du prochain gouvernement constitue un événement chargé de significations et truffé de messages. Quels atouts détient-elle pour réussir sa mission et quels engagements aura-t-elle à honorer ?

Enfin ou finalement, Kaïs Saïed, Président de la République, a décidé de faire vivre les Tunisiens et les Tunisiennes le troisième instant historique de la nouvelle dynamique civilisationnelle que la Tunisie traverse depuis le déclenchement du mouvement du 25 juillet 2021.

Hier, le Chef de l’Etat a donné le feu vert au démarrage de ce troisième instant (en attendant l’avènement d’autres moments dans les semaines, voire les jours à venir), en annonçant la désignation de Mme Najla Bouden-Romdhane au poste de Cheffe du futur gouvernement, en la chargeant de choisir son équipe gouvernementale le plus tôt possible, «dans les heures qui viennent, le cas échéant, et en lui indiquant les tâches urgentes qu’elle et son gouvernement auront à accomplir, notamment la restauration de la confiance entre le peuple et le gouvernement et la lutte contre la corruption et la malversation dans l’objectif de leur éradication dans leurs racines. Que dire de l’accession, pour la première fois dans l’histoire de la Tunisie et du monde arabe aussi, d’une femme à un poste aussi important que la direction du gouvernement dans une étape aussi sensible et critique du parcours de développement de notre pays et chargée de défis et d’enjeux qui détermineront, dans une large mesure, l’avenir de la Tunisie qui se trouve à la croisée des chemins ou face — comme le soulignent beaucoup d’observateurs et d’analystes — à un tournant décisif, dont l’issue définira si les Tunisiens auraient réussi leur intégration dans le club des nations libres et affranchis ou s’ils se trouveraient, encore une fois, dans l’obligation de demeurer des sujets soumis à la volonté des autres.

Et on ne peut, sincèrement, que saluer, de prime abord, la décision-symbole et le geste chargé d’élégance et de messages prise par le Président Kaïs Saïed: confier la gestion de l’avenir du pays—, en cette période d’exception où beaucoup crient jour et nuit aux dépassements et aux dérives que les mesures exceptionnelles sont censées produire —, à une femme est une décision courageuse, audacieuse, mais surtout un témoignage de reconnaissance, de confiance et de conviction quant à la capacité de «hraïr Tounès» d’être au rendez-vous avec l’histoire et de se comporter en partenaires incontournables dans  le processus d’édification de la Tunisie démocratique, libre et pluraliste.

Certes, Najla Bouden-Romdhane ne peut se prévaloir d’un passé partisan ou d’une expérience gouvernementale et c’est bien un atout qui est plutôt en sa faveur et qui milite pour que les Tunisiens et les Tunisiennes lui accordent leur préjugé favorable et attendent d’elle qu’elle accomplisse ses nouvelles fonctions de cheffe du gouvernement dans le strict respect de la transparence, de l’intégrité, de la loyauté et de l’allégeance à la Tunisie et rien qu’à la Tunisie. Il demeure, néanmoins, que la confiance, dont elle bénéficie auprès du Président de la République, l’engagement et la probité dont elle a fait montre dans les diverses responsabilités qu’elle a eu à assumer jusqu’ici et, enfin, sa conviction personnelle que la Tunisie ne peut plus endurer plus de souffrances qu’elle n’a déjà subies constituent des atouts sérieux qui pourraient présager de sa réussite dans sa nouvelle fonction, sans oublier le soutien et l’adhésion populaires à la dynamique du 25 juillet.

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