Nul n’a osé prendre son courage à deux mains. Silence radio !

Sans gouverneur depuis le 3 août dernier, les habitants ne savent plus à quel saint se vouer.

La ville de Sfax souffre de ce que ses élus n’ont pas réalisé, ce qu’ils avaient promis pour elle. Depuis des semaines déjà, elle croule sous ses déchets, suite à la fermeture non prévue de la décharge contrôlée d’Agareb. La situation est toujours bloquée, faisant perdurer une crise de propreté et d’hygiène de vie, à laquelle s’ajoutent des coupures d’eau et d’électricité assez fréquentes. Pourtant, personne ne bouge le petit doigt. Et jusqu’ici, aucune solution radicale ne lui a été proposée. «Ce qui s’est passé dans la région est un crime contre le peuple», ainsi commentait le Président Kaïs Saïed, lors de son récent entretien, à Carthage, avec sa Cheffe du gouvernement, Najla Bouden. Voire un problème monté de toutes pièces, a-t-il encore jugé.

Nul n’a osé prendre son courage à deux mains. Silence radio ! Pour qui sonne le glas ? Sans gouverneur depuis le 3 août dernier, les habitants ne savent plus à quel saint se vouer. Ni la commune ni l’Anged (Agence nationale de gestion des déchets), et les services locaux non plus, ne leur apportent la réponse requise. Mais aucun d’entre eux n’a plus raison de se taire. Ils ne se sont pas foulés pour leur trouver solution. Entre-temps, la situation environnementale semble dégénérer. L’on pourrait craindre le pire ! Pourquoi agit-on au dernier quart d’heure ? Toujours est-il qu’on se courbe face à la tempête. La politique de l’autruche n’a pas de vision. Et les mains tremblantes ne peuvent jamais prendre de décisions.

En quête de solution !

Pas plus tard que vendredi dernier, la ministre de l’Environnement, Mme Leïla Chikhaoui Mahdaoui, a présidé la réunion de la cellule de crise, à laquelle l’Anged s’est invitée à réagir dans l’immédiat. Elle est appelée à renforcer les conditions d’exploitation de la décharge et améliorer les prestations  de la société d’exploitation, afin de limiter  les problèmes  relatifs au dégagement d’odeurs nauséabondes, à la gestion des lixiviats et à l’échappement de gaz, à même de protéger les zones riveraines de la décharge, ainsi que la ville d’Agareb. Et ce n’est pas tout. «Une coordination a été engagée avec les autorités régionales et locales en vue de préparer un programme d’appui aux communes en matière de collecte des déchets dans les quartiers résidentiels et du nettoyage des rues et places publiques, ainsi que pour l’adoption d’une solution d’évacuation définitive des quantités de déchets collectées…», lit-on dans le communiqué du ministère.

Visite officielle prévue à Sfax

Mais peut-on faire encore confiance en des cellules de crise, plus souvent dormantes ? Pourquoi ne s’y a-t-on pas préparé en amont ? Une bonne prévision des crises est en soit une solution. L’action sur le terrain est aussi de mise. La visite de Mme Chikhaoui à Sfax est prévue, dans le courant de cette semaine, où elle devrait engager un dialogue avec la société civile du gouvernorat et celle d’Agareb, pour être à leur écoute. Elle aura à faire le point de la situation. Mais, parler ainsi de la crise aurait-il pu la désamorcer ? Une demi-solution serait pire qu’aucune solution. 

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Charger plus par Kamel FERCHICHI
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