Parution: Corps, texture et labeur

« Vie de pêcheurs » de Slim Gomri est un livre d’art dans lequel la photographie va à la lisière de l’abstraction. La texture du support fait corps avec le sujet photographié. Trente et une œuvres accompagnées de textes inédits.


Les Éditions cartaginoises (« c » minuscule et sans « h ») viennent de publier l’ouvrage « Vie de pêcheurs », de Slim Gomri, qui sera présenté lors d’une séance de dédicace ce samedi 30 octobre, à 16h00, au Musée Safia-Farhat à Radès. D’autres séances de présentation sont prévues à l’occasion de la Foire Internationale du livre de Tunis. Ouvrage publié avec le concours de l’Institut français de Tunisie. Artiste visuel, de formation scientifique, Slim Gomri a débuté sa pratique artistique par la photographie, en migrant vers d’autres matériaux et modes d’expression. Dans cet ouvrage « Vie de pêcheurs », il  met en pratique sa démarche pour donner naissance à un livre d’art qui puise son inspiration dans le monde des pêcheurs en Méditerranée. 31 œuvres inédites et récentes, technique mixte sur tirage photographique, sont accompagnées de textes inédits de Aïcha Filali, Emna Ghézaiel, Samir Makhlouf et Luce Rudent.

« Ce travail photographique est inspiré de mon contact avec le monde des pêcheurs dans différentes villes du littoral tunisien. Les pêcheurs en Méditerranée constituent une population qui lutte et qui survit dans des conditions très difficiles, voire précaires. C’est un monde d’hommes, rude, cru, menacé, combatif, généreux… Un monde contemporain qui semble pourtant surgir de l’Antiquité. Cette série se propose de restituer les durs labeurs et la résistance de ces pêcheurs au temps et aux intempéries. Le tirage photographique, assimilé lui-même à la peau des Hommes, n’est plus une fin en soi, il devient le point de départ de mon travail… Ce tirage n’est plus un simple support papier ni un instantané figé, il porte en lui l’essence, l’âme de la vie du pêcheur», explique Slim Gomri. Aïcha Filali, qui participe à la réalisation de cet ouvrage, s’interroge dans une présentation « Sommes-nous encore dans le champ de la photographie ? Est-il nécessaire de trancher et d’ancrer ces traces à un genre déterminé ? Avec toutes les licences débridées que permet la pratique de l’art dans sa version contemporaine, la question du statut ne semble pas très pertinente ni utile. Slim Gomri passe d’un ensemble de photographies classiques, à une réécriture concrète de ses pêcheurs et migre vers de purs produits plastiques, tout à fait en phase avec les conduites présentes de l’art visuel où se mêlent les techniques et les matériaux, rapidement désignés par techniques mixtes».

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