7e édition du Festival de la harissa: Bien pimentée, la vie !

La ville de Nabeul a célébré, du 7 au 10 octobre, la 7e édition du Festival de la harissa. Il s’agit d’une tradition festive, à cheval entre le culturel et le culinaire, établie par l’Association de la sauvegarde de la Ville de Nabeul depuis 2015. L’objectif étant de mettre en avant l’ingrédient-phare de la région du Cap Bon, qu’est la harissa ou la purée du piment rouge. Loin d’être un simple aliment, la harissa représente toute une culture. Elle confère à la région du Cap Bon ainsi qu’à sa population ce on ne sait quoi de spécial ; un caractère fervent qui, semble-t-il, revient à la consommation régulière et parfois même immodérée du piment.

En effet, après avoir été dans l’obligation de réduire le programme de la 6e édition à une version exclusivement virtuelle, situation pandémique oblige, la voilà de retour en bonne et due forme. La 7e édition du festival a été conçue de manière à compenser, quelque peu, la frustration ressentie lors de la session précédente. Le festival a été, donc, concocté avec passion, vivacité et diversité, à l’image du produit de terroir en vedette, qu’est la harissa.

Dégustation et cuisine

Les activités ont été tenues au siège de l’Association, notamment à l’espace «Dar Nabeul». Des stands d’artisans et d’artisanes qui se sont engagés dans la pérennisation de ce produit de terroir, ont été implantés aussi bien dans le but de présenter toutes les variétés de la harissa ou de la pâte du piment rouge que dans l’optique de faire déguster aux visiteurs ce condiment à la fois succulent et piquant. Les chefs en herbe, représentant le Centre de formation touristique à Nabeul, ont, également, marqué leur présence à travers l’animation d’ateliers de démonstrations culinaires. Par ailleurs, un concours culinaire a été organisé pour mettre en exergue tant l’attachement des jeunes participants aux traditions culinaires que leur esprit créatif dans la préparation de mets autochtones, relevés par la fameuse harissa. Les jeunes participants se sont adonnés à l’épreuve sous l’œil vigilant de ménagères chevronnées. De leur côté, les élèves inscrits à l’Ecole Préparatoire Pilote de Nabeul ont mis la main à la pâte, non pas pour mijoter des plats mais pour sublimer leur attachement aux traditions culinaires de la région par le biais de la peinture. Ainsi, une exposition de peinture garantie par ces brillants élèves a constitué l’un des piliers du Festival.

Réflexions sur un condiment pas comme les autres !

L’espace Dar Nabeul a abrité, par ailleurs, les travaux des conférences scientifiques, animées et données par d’illustres orateurs, notamment des historiens, des producteurs locaux de piments, des chefs cuisiniers de renom et des artisans. Les conférences ont été l’occasion pour débattre de moult thématiques ayant trait à la préservation de ce produit de terroir et à sa promotion. Parmi les conférences données figurent  celles portant sur «l’état de la culture du piment au Cap Bon», sur «la culture de la harissa entre la nourriture et le symbole» ainsi que sur «les plats piquants dans les pays méditerranéens». L’impact de la nourriture sur le comportement alimentaire et sur le poids a été traité dans le cadre d’une conférence intitulée : «Qualités sensorielles des aliments et leurs répercussions sur le comportement alimentaire et sur le poids». Autre thème de grande importance : «les alternatives biologiques aux pesticides chimiques».

La rue en fête !

Le festival de la harissa a conféré à la rue un aspect jovial et bon enfant tant escompté. En effet, l’association a pris soin de miser aussi sur l’animation de rue pour que le festival soit digne de cette appellation. Un carnaval dont les stars n’étaient autres que deux mascottes appelées «Falfoul» et «Falfoula» a égayé les rues de la ville. Les troupes musicales féminines «machta de Nabeul» ont rappelé évidemment les festivités spécifiques de cette région. Le théâtre de rue a été aussi présenté au grand public. Et cerise sur le gâteau : la participation du célèbre gargotier «El Béhi» qui a repris son métier le temps du festival pour préparer ses fameux plats et sandwichs, agrémentés évidemment de la harissa de Nabeul.

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