Une mobilisation citoyenne

Le   mouvement d’indignation et de stigmatisation générale de la violence au sein de l’école tunisienne enclenché à la faveur de l’agression inadmissible à tous les égard, commise à l’encontre de l’enseignant Sahbi Ben Slama, aura constitué ou contribué  à provoquer une conscience citoyenne, plus qu’officielle ou administrative, quant à la nécessité absolue pour les Tunisiens de remettre, dans l’immédiat, le dossier de la réforme du système éducatif en débat, dans l’objectif d’associer à la recherche de la solution idoine tant attendue tous les partenaires à l’opération éducative, en premier lieu ceux qui vivent quotidiennement les problématiques relatives à l’échec de nos choix éducatifs à produire, jusqu’ici, les résultats qui leur sont assignés.

Et ces premiers partenaires à l’élaboration de la réforme dont tout le monde rêve depuis des décennies mais qui tarde à se dessiner concrètement pour des raisons essentiellement de politique politicienne remontant à l’époque d’avant la révolution et à celle aussi post-2011 sont les éducateurs eux-mêmes, les élèves, les parents et les cadres et agents opérant au sein de l’institution éducative, du fait de leur contact direct avec le vécu de l’école et de leur connaissance des problèmes qu’elle est obligée d’affronter, chaque jour, sans oublier le fait que leur expérience et les compétences qu’ils ont acquises au fil des décennies les habilitent fortement à penser les solutions dont l’école tunisienne a aujourd’hui besoin et à participer à créer les mécanismes les plus appropriés, à concrétiser dans le vécu quotidien de l’institution scolaire les transformations de nature à lui permettre de s’adapter aux normes internationales en matière d’enseignement et surtout pour ce qui est de l’éducation des générations montantes aux valeurs de la modernité, de la tolérance et du dialogue.

Et s’il y a un mérite ou un dividende à tirer du mouvement d’indignation populaire de l’affaire  Ben Slama, c’est bien cette dynamique de débats, d’échanges et d’écrits qui a envahi les réseaux sociaux, les médiats TV et les radios ainsi que les journaux, des productions diverses et diversifiées dont la richesse et la profondeur  témoignent de la capacité de nos élites spécialisées et aussi des citoyens intéressés à proposer des approches et des suggestions pouvant constituer une première synthèse ou une base d’idées et de propositions pouvant servir d’ébauche à un nouveau projet sur la réforme du système éducatif.

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