L’équipe de Tunisie se ressaisit:  Sursaut rageur et coup d’éclat

Enterrée un peu trop vite, l’équipe de Tunisie a dignement refait surface et changé son destin en obtenant son billet pour les quarts de finale.

En football , il n’y a pas de vérité stable et constante.  C’est pourquoi on dit, à juste titre , que le foot est tout sauf une science exacte . Chaque match a sa propre vérité et la façon de le préparer et de le gérer diffère de celle de celui qui le précède et de celle de celui qui lui succède.  Heureusement que Mondher Kebaier s’en est souvenu et aperçu à temps après l’avoir oublié et payé cash face à la Syrie qui est loin d’être ce foudre de guerre décrit. Par son grand vécu d’ancien joueur puis d’entraîneur de club et actuellement de sélectionneur à la tête du staff des Aigles de Carthage, Mondher Kebaier ne peut ignorer qu’un schéma de jeu n’est pas fait pour être constant, bon pour toutes les rencontres et utile en toutes circonstances de jeu et donc réussir à tous les coups. C’est comme un coup de poker à pile ou face . Chaque match est un nouveau combat avec un nouveau rapport de force qui exige une approche différente et des armes bien appropriées. Le 3- 4-3 a été fructueux face à la Mauritanie et a été fatal devant la Syrie qui joue le bloc défensif agressif.

Réajustement payant

Contre les Émirats arabes unis, dans un match couperet pour la qualification aux quarts de finale et la poursuite de la belle aventure face à une équipe plus technique , il était clair que Mondher Kebaier a fait son mea-culpa en abandonnant le 3-4- 3 fort audacieux pour un 4- 2-3-1 adéquat et plus sécurisant afin « d’être plus équilibré pour bien attaquer et bien défendre et être efficace dans les deux surfaces « comme le confie et le résume assez bien Didier Deschamps pour expliquer l’un des principaux secrets de sa réussite à la tête de l’équipe de France . La venue de Mohamed Drager en toute urgence, pour colmater la brèche profonde laissée par le forfait inopiné de Hamza Mathlouthi, a ouvert la voie à Mondher Kebaier pour ce changement important de stratégie et revenir à l’identité et au style de jeu performant du Onze tunisien, à savoir une base défensive forte , un milieu de terrain vigilant tout en étant actif et travailleur et une ligne d’attaque libérée de consignes strictes.

Ainsi Mohamed Drager a redonné solidité, sûreté et assurance à la défense.  Ghaylêne Châaleli est revenu, après la triste parenthèse et mésaventure d’arrière central gauche , à son meilleur poste comme demi de soutien et de relance offensive, conforté par un Hannibal Mejbri au four et au moulin, infatigable et inlassable essuie- glace sur toute la largeur du terrain, du flanc gauche. La paire d’attaque Youssef Msakni- Naim Sliti a fait ce qu’on attendait d’elle,  Youssef par son coup de génie  derrière le but libérateur en un temps idéal de l’opportuniste fer de lance Seifeddine Jaziri malgré son ratage d’un second but tout fait  et Ñaim par sa force de percussion, ses centres au millimètre et sa technique raffinée. Ce réajustement, même dicté par la nécessité de rachat, a permis à l’équipe de Tunisie de retrouver ses ressources physiques, techniques et mentales susceptibles de l’emmener loin dans cette Coupe arabe après avoir frôlé de très près une sortie prématurée qui aurait eu des retombées pas très agréables sur la CAN au Cameroun et sur les barrages du Mondial 2022. Après avoir eu tellement chaud et tant de frayeurs , les supporters de l’équipe de Tunisie ont toutes les raisons d’être ravis , en premier lieu cette vingtaine de milliers présents au Qatar qui ont impressionné le président de la Fifa en personne et qui ont donné des ailes à cette équipe qui avait tant besoin de soutien moral pour retrouver confiance en ses moyens , maîtrise technique  et sérénité .

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