Développement des régions pauvres: La réponse de la société civile au Président…

Ce nouveau concept évoqué par le Chef de l’Etat basé sur la création de sociétés citoyennes dans le but de relancer le développement dans les zones pauvres a fait l’objet d’un débat animé par des activistes de la société civile, lesquels proposent une autre approche pour atteindre ce même objectif.


Même si le Code de commerce ne contient aucune forme juridique de ce type de sociétés dites citoyennes proposées par le Président de  la République, Kaïs Saïed, et dans le cadre de la réconciliation pénale, il n’en demeure pas que cette idée ne cesse d’interpeller aussi bien les spécialistes que les premiers concernés, à savoir celles et ceux qui vont bénéficier de ces projets.

Et ce sont les participants à ce forum organisé hier à distance par le Collectif de développement de la délégation d’Ennadhour (gouvernorat de Zaghouan) qui ont débattu de l’approche à adopter pour mettre en place une vraie stratégie de nature à assurer un développement équitable et durable des régions pauvres.

A cet effet, l’activiste et initiateur du Collectif, Okba Fehri, a estimé que « théoriquement, l’idée est bonne. Il faut cependant du temps pour qu’elle aboutisse. Nous parlons là de réconciliation pénale, ce qui veut dire que c’est à la justice de traiter tous ces dossiers et ces affaires de corruption dont parle le Chef de l’Etat. Avec, alors, la lenteur excessive de l’institution judiciaire, il nous faut encore plusieurs années pour voir ces affaires traitées et jugées par les tribunaux. Or, il y a urgence en la matière. C’est pourquoi, il faut étudier d’autres approches plus réalistes et faisables. » Et d’ajouter : « Certaines régions disposent de tous les atouts pour se développer en comptant sur leurs propres ressources. Si on prend le cas de notre délégation Ennadhour, il suffit tout juste d’une volonté politique sincère pour transformer cette région en une locomotive de développement au niveau du gouvernorat de Zaghouan. A cela, il faut repenser le modèle économique local pour migrer vers une agriculture circulaire, un tourisme écologique et une industrie totalement exportatrice. Nous disposons, en effet, des compétences nécessaires pour concrétiser ce modèle économique vu le nombre important de diplômés dans toutes les spécialités. Ce modèle économique repose, en outre et en premier lieu, sur une redistribution des terres domaniales qui ne profitent jusqu’ici qu’aux grands investisseurs. Et pour que l’attribution de terres domaniales à des jeunes puisse être une source d’emplois plus efficaces, les conditions d’attribution devraient être révisées et les services de l’État devraient être plus actifs en termes d’accompagnement technique, financier et de suivi. L’État devrait aussi mettre en place des modalités de financement adaptées à ces jeunes agriculteurs, qui sont exclus des circuits de crédit ». 

Habib Ben Salah

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