Noomen Lahimer, expert en entrepreneuriat: “L’écosystème des startup a beaucoup évolué durant la dernière décennie”

Pour l’expert en entrepreneuriat, il y a encore du pain sur la planche en termes d’appui aux startup. Parce que pour aider  les startuppeurs à faire leur place sur le marché, il faut, avant tout, mettre fin au décalage qui existe  entre les aspirations des jeunes et la réalité des administrations publiques.


Dans le domaine de l’innovation, la Tunisie se targue d’un fort potentiel qui lui permet d’être l’un des pays pionniers en la matière dans la région. Ce constat, qui fait l’unanimité des experts, a été d’ailleurs corroboré par le rapport 2021 du Global Startup Ecosystem Report (Gser),  qui classe la Tunisie en tant que deuxième écosystème de start up de la région Mena en termes de talents abordables. La loi Startup Act a, certes, servi non seulement  d’une rampe de lancement pour l’écosystème mais aussi d’un moyen  pour débrider  l’innovation. Mais les blocages persistent et freinent l’essor des jeunes pousses. Et les startuppeurs, dos au mur, sont souvent acculés à mener un parcours de combattant pour parvenir  à percer sur le marché. En dépit de la multitude de structures d’appui qui existent et qui œuvrent à soutenir les startup dans chacune des étapes de leur évolution, l’accès au financement demeure l’obstacle numéro 1 que les jeunes doivent affronter. C’est, en tout cas, ce qu’affirme  Noomen Lahimer, expert en entrepreneuriat. “L’écosystème des startup a beaucoup évolué durant les dix dernières années. Il apporte beaucoup d’appui aux entrepreneurs et aux startup, notamment,  en termes de réseau et de connaissances”,a-t-il souligné dans une déclaration à La Presse. Il ajoute qu’un travail reste à faire pour aider les start up à accéder au marché, au financement, mais également  à une infrastructure de qualité. “Il y a des disparités entre Tunis,voire  les berges du Lac, et le reste du pays. Des disparités qu’il faut résorber. Il y a, également, un décalage entre, d’un côté,  les opportunités qui existent et les aspirations des jeunes et, de l’autre côté, la réalité des administrations publiques, les démarches procédurales  qui font perdre aux jeunes startuppeurs énormément de temps”, a-t-il fait savoir. L’expert a, en outre, précisé que  la réglementation de change est aujourd’hui un élément qui réduit la compétitivité de la Tunisie  à l’échelle internationale et qui ne permet pas l’accélération de l’évolution et l’application du StartUp Act. “Il est vrai que le cadre Start Up Act est  excellent  mais sa vulgarisation reste insuffisante, notamment au niveau des administrations mais aussi au niveau du secteur bancaire qui, lui aussi, devrait suivre cette dynamique”,a indiqué l’expert.

Pour Lahimer, le potentiel est là. La Tunisie a de la marge pour l’atteindre. Mais beaucoup de travail reste à faire, notamment au niveau des structures d’appui pour faire éclore les startup tunisiennes.

Laisser un commentaire