Handball—Report de la CAN du Maroc: Connotations politiques ?

Quelle décision prendra la Cahb le 22 courant ?  Un vrai casse-tête…


Dans un communiqué publié, avant-hier, la Cahb (Confédération africaine de handball) a, comme on le sait, annoncé le report à une date ultérieure de la 25e édition du Championnat d’Afrique des nations prévue du 13 au 23 janvier prochain au Maroc. Ce communiqué a été non seulement bref, mais aussi laconique, dans la mesure où il n’a fait aucune allusion à la moindre raison ayant causé ce report. D’où la porte est ouverte à toutes les supputations, au moment où certains, friands de ce genre d’incident qui fait leur joie, sont allés jusqu’à imputer cela aux problèmes d’organisation purement techniques qui auraient empêché le Maroc d’être prêt pour le grand événement continental.

Affaire Maroco-Algérienne

Selon les éléments de l’enquête qu’on a menée auprès de plusieurs parties prenantes, il s’est avéré que tout a commencé lorsque la fédération algérienne a informé la Cahb de l’impossibilité de sa participation à cette édition pour des raisons politiques, tout en proposant la délocalisation de celle-ci dans un autre pays. Comme attendu, l’instance africaine lui a opposé une fin de non-recevoir au nom de la sacro-sainte dépolitisation du sport, outre l’argument non moins convaincant, à savoir que le Maroc était prêt à tous les niveaux pour avoir le droit d’organisation. Non satisfaite de ce niet, la Cahb a procédé, comme prévu, au tirage au sort de ladite édition sans y inclure l’Algérie. La réaction de celle-ci ne se fera pas attendre, puisque, coup sur coup, des instances internationales (IHF, CIO…) auraient été sollicitées pour «réparer cette injustice», plaide la partie plaignante. L’affaire prendra encore de l’ampleur, lorsque les Algériens n’ont pas caché leur étonnement quant «au choix de la ville d’Al Ouyoun pour abriter la prochaine CAN, alors que cette ville est considérée comme la capitale du sud marocain et la région la plus proche des frontières avec le Polisario, pomme de discorde entre l’Algérie et le Maroc dans un vieux conflit ayant entraîné récemment la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays».

Dans la foulée, le Maroc a contesté le tirage au sort qu’il estime en sa défaveur, formulant le vœu de le refaire.  Face à ces développements sensationnels et sans précédent dans les annales des coupes africaines (toutes manifestations confondues), la Cahb décide le report pur et simple de cette 25e édition, tout en promettant de rendre son verdict lors de la tenue, le 22 courant, de la prochaine réunion de son bureau exécutif à Abidjan (Côte d’Ivoire)

Alors que cette indigeste salade politique continue de faire du mal, des questions douloureuses et inévitables sont à poser : assiste-t-on aujourd’hui à la résurgence du vent de politisation du handball en Afrique ? Qui compensera aux différentes nations participantes les énormes dépenses endurées, ces dernières semaines, dans les préparatifs de cette édition? A-t-on oublié que, de tradition, les pays participants ne peuvent compter sur leurs pros évoluant en Europe que fin décembre-début janvier de chaque année, période dite «semaine de l’IHF» (Fédération internationale de handball) ?

De ce fait, ira-t-on vers l’annulation de l’édition 2022, étant donné que janvier 2023 est consacré au championnat du monde en Suède ?

Plus qu’un imbroglio, il s’agit là d’un vrai casse-tête tant pour la Cahb que pour les pays qui y sont affiliés. Dommage pour le sport et les sportifs !

Un commentaire

  1. Hakim

    01/01/2022 à 18:38

    Revisez un peu vos devoirs, le Cahb a validé les villes occupées du Sahara occidental, pays fondateur et membre de l’union africaine. Donc le choix de ces villes par le Maroc était délibéré pour une reconnaissance de facto de la souveraineté marocaine sur ce territoire, comme le tweet de Trump. Pour un journaliste professionnel vous devez être impartial et respecter les résolutions des Nations Unis. La question du Sahara Occidental est toujours pendante, sinon que fait l’envoyé spécial M. Dimistoura. L’Algérie participera si le tournoi se déroulera sur le territoire marocain et non sahraoui. Le conflit n’est pas entre le Maroc et L’Algérie mais entre le Maroc et le Polisario qui est soutenu dans sa lutte par la majorité des pays africains y compris par L’Algérie, la différence est de taille.

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