Kasserine — Promouvoir une gouvernance démocratique et participative de l’eau: Pour un accès égalitaire à l’eau potable

Des habitants de la région souffrent le calvaire pour accéder à l’eau potable.


Avant-hier, une conférence de presse suivie d’une projection d’un film documentaire a été tenue dans la salle de cinéma Le Rio à Tunis. Cette conférence a été organisée par International Alert, en collaboration avec l’association Nomad 08 pour célébrer la clôture du projet « Promouvoir une gouvernance démocratique et participative de l’eau dans le gouvernorat de Kasserine » et une occasion pour présenter le film  documentaire « Kasserine, eau de la dignité » du jeune réalisateur Samed Hajji.

En effet, ce court-métrage de 12 minutes et de genre documentaire a été une occasion pour soulever une vraie problématique qui touche ce gouvernorat, à savoir l’inégalité des chances pour avoir accès à l’eau potable dans ce gouvernorat et le problème de la pollution industrielle et ses impacts sur les ressources hydriques dans ce même gouvernorat.

A travers des témoignages vivants d’habitants de la région, qui ont raconté leur calvaire au quotidien pour accéder à l’eau potable, la description des problèmes liés aux usines industrielles qui participent à la pollution de l’eau potable dans les rivières… seule source d’eau pour les habitants, un débat à été ouvert  avec le public présent, les experts, pour débattre de cette problématique et décrire par la même occasion les lois qui doivent régir la bonne gouvernance de  l’eau dans les régions marginalisées.

Cet événement était aussi une occasion de présenter la campagne «L’eau est un droit constitutionnel», démarrée lors du projet  « Promouvoir une gouvernance démocratique et participative de l’eau dans le gouvernorat de Kasserine », démarré à Kasserine  durant six mois consécutifs.

Diagnostiquer les défaillances

Le directeur exécutif de l’association Nomad 08 , Alaâ Marzouki, a précisé, d’ailleurs, que ce projet avait pour objectif de diagnostiquer les défaillances  liées à la problématique de l’accès au droit à l’eau potable dans la région de Kasserine et l’inégalité des chances dans les régions défavorisées, et ce, à travers une étude  sur l’eau réalisée par International Alert. « Durant le projet, quatre sessions de formation axées sur la gouvernance de l’eau,  adressées aux acteurs de la société civile, des associations, des agriculteurs ont été organisées au cours du déroulement du projet pour mettre en relief cette problématique et défendre de la sorte le droit à l’eau et l’égalité à son accès, notamment dans les régions marginalisées », note-t-il. Et de renchérir « lors de ce projet, nous avons également organisé des campagnes et une session de formation en communication pour faire un plaidoyer qui garantira le droit à l’eau ».

Quant à Olfa Lamloum, directrice du bureau International Alert en Tunisie  a axé son intervention sur l’importance de la question de l’accès à l’eau potable dans certaines  régions en Tunisie, en particulier Kasserine, en précisant qu’en 2017, une étude a été réalisée dans ce sens par l’experte Raoudha Gafraj sur la problématique de l’eau dans cette région et qui a démontré, par ailleurs, que ce problème touche en particulier les agriculteurs et le milieu rural qui sont privés de leur droit à avoir accès à l’eau potable et celui  pour l’irrigation.

A préciser que le gouvernorat de Kasserine  occupe la troisième place sur le plan national en ce qui concerne les coupures d’eau. Ainsi, la conférence  a été une occasion pour montrer à travers ce projet les inégalités d’accès à l’eau.

Laisser un commentaire