Laissons le pire derrière nous

On vient de faire nos adieux à l’année 2021, une année qui a été difficile sur tous les plans, mais qui, ces derniers mois, a apporté une nouvelle lueur d’espoir pour les Tunisiens qui ont subi pendant toute une décennie souffrance et désespérance. Certes, les attentes des citoyens sont beaucoup plus grandes que le rythme des changements qui s’opèrent dans le pays et, pour être franc, l’année 2022 sera encore une année de patience et d’endurance, tellement le legs est lourd et la mainmise des lobbies politiques et financiers est inextricable.

C’est que l’année 2021 a connu son lot d’incertitudes, d’événements et de rebondissements et les remous qui s’ensuivirent presque dans tous les secteurs d’activité. Les espoirs fondés sur la réussite de la transition démocratique, le succès des élections et la stabilité des institutions politiques se sont vite dissipés. Du coup, les promesses d’une année de reprise économique et de stabilité sociale ont volé en éclats. La pandémie a accentué la descente aux enfers avec des milliers de morts, alors que les députés n’ont pas cessé de se tirer dans les pattes. On gardera aussi en mémoire la notable érosion continue du pouvoir d’achat du consommateur tunisien, creusant davantage le lit des disparités pour étaler la pauvreté à plus de 28% de la population.

La classe moyenne, ce principal rempart de la société tunisienne et un des principaux facteurs de stabilité dans le pays, s’est également réduite de 80 à 67% de la population au cours des dix dernières années, selon une enquête de l’Institut national de la consommation.

La situation de l’économie nationale a, pour sa part, poursuivi son repli à un rythme plus accentué, marquée par une baisse de l’activité dans les principaux secteurs, notamment ceux de l’industrie et des services. Sur le plan des finances, les besoins des banques en liquidité ont poursuivi leur contraction avec un net ralentissement du rythme d’évolution de l’encours des dépôts bancaires.

L’effet de ciseaux s’est rapidement fait sentir. Pourtant, on a fêté le 25 juillet les mesures exceptionnelles prises par le Chef de l’État pour remettre à flot le navire Tunisie qui était à la dérive. Nous sommes sûrs que rien ne sera comme avant et que nous sommes sur la voie d’une nouvelle justice et de l’équité où la redevabilité mettra fin à l’impunité de ceux qui ont saigné à blanc le trésor public, spolié les biens du pays et amassé des fortunes non pas à la sueur de leur front mais à travers la fraude, le conflit d’intérêts et la contrebande. Des têtes, autrefois intouchables, commencent à tomber. Sur le plan socioéconomique, l’on continuera certes à souffrir mais on finira par récolter les fruits des nouvelles mesures envisagées pour rétablir une justice sociale et réduire les disparités régionales. Sur le plan politique, le rythme sera plus poussé puisqu’un agenda a d’ores et déjà été établi pour remettre la démocratie sur la bonne voie afin qu’elle soit conforme aux aspirations du peuple, seul détenteur de la souveraineté et son rempart contre toutes les dérives connues par le passé. On devra, certes, prêter l’oreille à ceux qui sont contre, tant qu’ils le font dans le cadre de la liberté et du respect des lois. Car il n’y a pas deux peuples en Tunisie qu’on essaye de dresser l’un contre l’autre. Notre combat est le même tant on aspire à des lendemains meilleurs. Nous devons placer l’intérêt du pays au-dessus des calculs politiques et partisans ainsi que ceux qui préparent un autre agenda géostratégique où notre pays ne sera qu’un simple instrument pour parvenir à leurs desseins et pas à ceux que souhaite le peuple. On a coutume de dire que lorsqu’on s’attend au pire, on n’est jamais déçu… Croisons les doigts. Et bonne année à nos lecteurs.

  

 

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