L’initiative de sauvegarde avortée de la Cinémathèque

Avec la restauration de trois films de Sophie Ferchiou, la Cinémathèque tunisienne a inauguré en février 2019 un volet important de ses prérogatives, la numérisation, l’archivage et la sauvegarde d’œuvres cinématographiques tunisiennes ou sur la Tunisie en péril produites depuis les années 20.

Plusieurs mois auparavant, ces œuvres ont commencé à être transférées au huitième étage de la Bibliothèque nationale, dans un espace de 1.050 m2, équipé de moyens techniques favorables à leur préservation. En 2019, l’ex-directeur de la Cinémathèque, Hichem Ben Ammar (parti en 2020), nous annonçait que son planning de restauration établi avec le Centre national du cinéma et de l’image (Cnci) comportait 25 documentaires, longs et courts métrages en péril, produits dans les années 60 et 70, dont : «Matanza», de Hassan Daldoul, «La Noce», du Nouveau Théâtre, «Une si simple histoire», de Abdellatif Ben Ammar, «Sous la pluie de l’automne», d’Ahmed Khechine…

L’opération, qui s’est étendue entre 2017 et 2020, avait également stimulé une jeune équipe pour le traitement d’un fonds de films en 35 mm et 16 mm, à la Bibliothèque nationale. La Cinémathèque de Tunis semble aujourd’hui ressembler beaucoup plus à un cinéma d’art et d’essai qu’à un lieu de conservation du patrimoine et de sa valorisation.

«Cette initiative brusquement interrompue n’a malheureusement pas été capitalisée pour affronter, après une première expérience d’apprentissage, des étapes plus délicates qui concernent, aujourd’hui, non pas des copies positives, mais des négatifs, c’est- à-dire la prunelle de nos yeux», se lamente Hichem Ben Ammar. 

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