Kaïs Saïed présidant un Conseil des ministres : « L’Etat des juges n’existe pas, il y a les juges de l’Etat »

• « Celui qui observe aujourd’hui une grève de la faim a bénéficié d’un non-lieu en 1987 et a signé le pacte national en 1988 sans qu’il ne soit poursuivi ».
• S’agissant des dernières décisions de traduire des politiciens devant la justice pour crimes électoraux, Kaïs Saïed a précisé qu’il n’a dépensé que cinquante dinars dans le cadre de sa campagne présidentielle et qu’il avait renoncé au financement public.

Lors d’un Conseil des ministres tenu hier jeudi, le Chef de l’Etat Kaïs Saïed a insisté sur la continuité du fonctionnement de tous les appareils de l’Etat, rappelant que personne n’est au-dessus de la loi, appelant encore une fois à poursuivre tous ceux qui ont commis des crimes contre le peuple tunisien.

Ce Conseil des ministres a été tenu vu «les circonstances délicates que connaît le pays», mais aussi pour adopter un ensemble de décrets. Dans une vidéo diffusée sur la page Facebook de la présidence, sans le citer, Kaïs Saïed est revenu sur le cas, Noureddine Bhiri, assigné à résidence et admis à l’hôpital depuis quelques jours. Il affirme que ce dernier jouit de tous les droits et qu’une assistance médicale lui a été assurée pour éviter la dégradation de son état de santé. « Toute personne est libre d’observer une grève de la faim, mais il ne faut pas oublier aussi tous les Tunisiens qui ont observé des grèves de la faim sauvages et dont certains sont décédés », a-t-il encore dit. « Celui qui observe aujourd’hui une grève de la faim a bénéficié d’un non-lieu en 1987 et a signé le pacte national en 1988 sans qu’il ne soit poursuivi », a-t-il encore rappelé.

Evoquant implicitement Noureddine Bhiri, Kaïs Saïed a fait savoir que certains de son entourage ont fait fortune et ont commis des crimes, rappelant que personne n’est au-dessus de la loi.

S’agissant des dernières décisions de traduire des politiciens devant la justice pour crimes électoraux, Kaïs Saïed a précisé qu’il n’a dépensé que cinquante dinars dans le cadre de sa campagne présidentielle et qu’il avait renoncé au financement public. « J’ai dit à l’Instance électorale qui devait être indépendante et non pas un outil entre les mains de certaines personnes, que les pages sur les réseaux sociaux ne m’engagent en rien », a-t-il encore dit. Le Chef de l’Etat a encore une fois appelé à la nécessité de préserver l’indépendance de la justice, affirmant que « l’Etat des juges n’existe pas, mais il y a les juges de l’Etat ».

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