Elyes Jouini : « La Tunisie n’a aucune alternative aujourd’hui, que de recourir au soutien du FMI »

L’économiste, universitaire et ancien ministre, Elyes Jouini a souligné que la Tunisie n’a aucune alternative aujourd’hui, que de recourir au soutien du Fonds Monétaire International (FMI) et de parvenir à conclure un accord avec lui.

Intervenant à un webinaire organisé vendredi soir, sur le thème « Tunisie- FMI : entre leçons du passé et perspectives d’avenir », il a estimé qu’il est indispensable actuellement, de prendre des décisions et des mesures douloureuses.

« Il est impératif d’agir rapidement et d’avoir la volonté et l’audace de prendre les mesures adéquates sans craindre de perdre le soutien populaire « , a-t-il affirmé. Et de préciser que toutes les parties prenantes, notamment la présidence de la République, la présidence du Gouvernement et les partenaires sociaux, doivent collaborer ensemble, durant la prochaine étape, dans le cadre d’un consensus.

Il s’agit d' »élaborer un programme de réformes basé sur l’identification des priorités du pays, et non pas sur un agenda de réformes irréalisables ».

« La Tunisie doit rembourser des sommes considérables en devises, durant les années à venir, au titre du remboursement de ses dettes étrangères, il est donc nécessaire de bénéficier d’un soutien financier, d’autant plus que la situation ne cesse de se compliquer de jour en jour ».

« En fait, la conclusion d’un accord avec le FMI, nous permettra non seulement d’obtenir les financements nécessaires, mais aussi d’atténuer les pressions sur marché financier en général », a-t-il dit.

Il a appelé, en outre, à contrôler au mieux les dépenses de l’Etat et à œuvrer à impulser l’investissement, pour assurer la relance économique.

De son côté, l’économiste, Fethi Nouri a rappelé la position du FMI quant au dossier de la compensation en Tunisie, estimant que le Fonds n’est pas favorable à la compensation des hydrocarbures pour des considérations environnementales.

Il a souligné que le renforcement de l’efficacité énergétique est de nature à conforter la position de la Tunisie dans ses négociations avec le FMI, appelant la partie tunisienne à revoir sa politique de négociations. Et d’expliquer « à cet égard la diplomatie économique et très importante. La solution est à la fois politique et économique et le président de la République et la Cheffe du gouvernement sont appelés à redoubler d’efforts pour sauver le pays ».

En plus de l’engagement politique, l’économiste a appelé à adopter une bonne politique de communication et à expliquer au peuple l’importance et l’étendue des réformes qui doivent être mises en place.

Pour sa part, l’économiste et ex-ministre, Taoufik Rajhi a souligné l’importance d’un ajustement budgétaire, d’une réforme de la politique monétaire, d’une réduction de la masse salariale et de la réforme des entreprises publiques.

« Mais au-delà des considérations budgétaires, des efforts doivent être déployés pour améliorer le climat des affaires et favoriser l’investissement pour faire sortir le pays de sa crise structurelle qui a été aggravée par le retard accusé en matière de réalisation des réformes et la pandémie du coronavirus ». a-t-il ajouté.

Un commentaire

  1. BRAHIM

    05/02/2022 à 20:54

    Pardon ! Ces sommités économistes ou ministres des finances qu’avaient-ils fait de probant quand ils étaient au pouvoir. Cela dit, le FMI est en droit d’être exigeant et pointilleux. Pour quelles raisons devrait-il faire une exception à la Tunisie. Mais les responsables ou irresponsables (dirais-je) actuels ont-ils pris conscience de la situation financière, économique et sociale pour « agir » sérieusement au lieu de regarder dans le rétroviseur du passé et d’entretenir une situation politique chaotique par un dirigisme individuel affligeant ? La question est toujours d’actualité.

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