La maladie du burn-out : quand on se sent  au bout du rouleau

Ils ont vécu les pires moments de leur vie lors d’une surcharge mentale ou physique, ou les deux à la fois… Témoignages


Le burn-out  ou le surmenage professionnel, la maladie du siècle,  n’épargne personne. Il  peut  toucher les élèves, les étudiants, les fonctionnaires et toute autre personne…  Beaucoup d’entre nous ont vécu une situation pareille. Certains ont réussi à s’en sortir  tout seuls. D’autres ont demandé l’aide auprès de leur psychiatre….

« J’ai un labyrinthe dans la tête »
Samia, la quarantaine, enseigne depuis plus d’une dizaine d’années dans un collège. A  un certain moment de sa vie, elle a connu ce que l’on appelle le burn-out ou le surmenage professionnel. Cette maman de trois enfants a trop souffert. Elle n’arrivait plus à concilier entre son travail et ses responsabilités familiales. « A une certaine époque de ma vie, je me suis sentie hypersensible à tout, irritable, fatiguée, à bout… j’agissais  tous azimuts pour pouvoir m’occuper et de ma famille et mes enfants et de mon boulot. Quant je rentrais chez moi,  je me sentais tout le temps branché sur mes élèves, je pensais tout le temps  à eux.  Je pensais également  aux conditions de travail, à mes cahiers, livres, stylos, les cours que je devais donner le lendemain…. Je sentais comme s’il y avait un labyrinthe dans ma tête et je ne pouvais pas m’en sortir toute seule », déclare Samia.

Suite à cette situation qui la dépassait, l’enseignante a décidé de prendre un petit «break» en effectuant un voyage à l’étranger pendant les vacances scolaires. Heureusement que son boulot en tant qu’enseignante lui permet d’avoir ces petites pauses. « Et durant mon voyage j’ai essayé de me vider la tête, de tout oublier et de me recharger autrement afin d’avoir de nouvelles idées, un esprit plus clair et lucide pour continuer à combattre la vie, le boulot et les problèmes quotidiens. Mais rebelote quand je reprends mon boulot : toujours le même état d’esprit, stress au quotidien, multiplication des tâches, contrainte de temps….  Parfois je me disais que si je pouvais changer de boulot, ça pourrait être mieux pour moi et pour toute ma famille, car je souffrais souvent d’insomnie, de manque de concentration même dans les tâches et les activités les plus faciles à faire, sans parler de mes trous de mémoire qui sont devenus très fréquents», continue Samia.

Quant à madame Fadia, agent à l’aéroport, elle a vécu tout récemment l’un des pires moments de  sa vie. La dame a trop souffert. Cette situation pénible et contraignante  a ses impacts négatives sur sa relation avec sa famille. «Je fais souvent des cauchemars pendant la nuit, car je rentrais souvent de mon boulot, bourrée et hyper fatiguée mentalement et physiquement. Cette fatigue se répercute négativement sur mes enfants, car je deviens trop nerveuse, à bout de nerfs et trop irritable pour un oui ou pour un non.

Cet état d’esprit n’est plus supportable ! Et pour me débarrasser de ces sentiments lourds et me sortir de ce cercle infernal , j’ai opté pour un voyage à l’étranger. Pour moi consulter un psy, prendre des médicaments sont une chose inadmissible. Il m’arrive parfois de laisser mes enfants chez ma mère, de les fuir. J’ai  souvent un sentiment de culpabilité face à ce  comportement  de négligeance», témoigne-t-elle.

Une vraie souffrance
Comme on l’a déjà dit, le burn-out ne touche pas uniquement les personnes qui travaillent. Les  étudiants et les personnes  qui s’apprêtent à se marier ou à organiser un événement important dans leur vie peuvent être touchés par la maladie. A l’instar de Rami, un étudiant : chaque fois que la date des examens approche, il a l’impression que sa tête devient complètement vide. Rami décrit sa souffrance en disant que la peur des examens et le stress vécu le conduisent à avoir un esprit distrait et une vraie remise à zéro de tout ce qu’il a appris pendant la période de révision. «A chaque fois que je devais passer une épreuve, je me sentais de moins en moins confiant en moi, je me remettais souvent en question, avec un terrible doute de tout ce que j’ai dans la tête comme informations. Sans parler de mon insomnie chronique  qui me fatigue mentalement et physiquement. Résultat, je me sentais toujours fatigué ; incapable d’effectuer une tâche  alors que, dans  ma tête, je sentais le tourbillon. C’est l’une des pires tortures que j’ai vécues durant toute mon existence».  Idem pour Sarra qui a passé par cette dure épreuve, mais pas pour les mêmes raisons. Sarra devait se préparer pour son mariage et, entre les préparatifs de sa fête et le boulot, elle a failli craquer ! Et pour surmonter ces moments difficiles, Sarra a pris un congé pour se concentrer uniquement sur les préparatifs de son mariage. Elle se remémore de son expérience avec le burn-out. « J’ai failli devenir une vraie folle. Entre les tâches au boulot, les préparatifs de mon mariage, ce n’était pas aussi facile de concilier entre les deux sans passer par un vrai coup de blues qui m’a mené jusqu’au burn-out. Mon cerveau ne fonctionnait plus normalement, je suis devenue de plus en plus nerveuse et je me sentais de plus en plus affaiblie parce que je n’arrivais pas à assurer toutes les tâches en même temps. Il m’a fallu une petite pause pour pouvoir tenir le coup», a-t-elle témoigné.

Chacun  d’entre nous, à un moment de sa vie, peut passer par ce que l’on appelle le burn-out. Afin d’éviter cette surcharge mentale, il faut chercher les bons moyens pour l’éviter. S’oxygéner la tête, se permettre une petite pause et s’éloigner des causes de cette maladie peuvent être une bonne alternative. Sinon consulter un  psy, suivre ses conseils et ses recommandations peuvent être bénéfiques.

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