Etablissements scolaires | De la consommation à la vente, tous les moyens sont bons pour en refiler : 7% des élèves ont consommé de la drogue

Les écoliers sont de plus en plus exposés à la drogue qu’ils jugent eux-mêmes facilement trouvable et accessible au point de ne plus se contenter de la consommer, mais pour certains de la vendre et mieux encore d’en faire la promotion. Choc !       

Dans l’émission phare d’une chaîne privée animée par Hamza Belloumi, un phénomène inquiétant sur la drogue qui circule devant les établissements scolaires tunisiens a été présenté le 14 février 2022. Une onde de choc auprès des parents de jeunes Tunisiens qui se demandent comment la Tunisie de toutes les promesses nées de la révolution du 17 décembre 2010 a pu en arriver là ? Même si la consommation de psychotropes et autres drogues s’est révélée au grand jour depuis une décennie faisant les choux gras de la presse, un tournant dangereux et incertain se traduit ces derniers temps. Un parent d‘élève interrogé s’insurge : «La circulation et la consommation d’une drogue comme le cannabis m’inquiètent au plus haut point ! Où va le pays ?». Dans la foulée, on annonce une saisie de plus de 200 pilules de Parkizol (psychotropes) dans les environs des écoles à Kébili. Comment le ministère de l’Education n’arrive-t-il pas à endiguer le fléau au moins pour sa partie en attendant celle des forces de l’ordre ? Le manque d’effectif relevé dans le gardiennage des institutions scolaires et les surveillants qui font défaut peuvent être une source d’explication, mais ce n’est pas tout. On a cherché à comprendre les raisons qui expliquent le délitement actuel de la société tunisienne.

Dans les sociétés éducatives, depuis fort longtemps, on n’évoque que le contenu des programmes scolaires, à longueur d’année en omettant les graves dépassements qui ont lieu dans et en dehors des écoles tunisiennes.

On évoque l’existence et la circulation de drogues en milieu scolaire. Des jeunes de 14, 15 et 16 ans sont devenus des dealers en commercialisant la drogue dans l’impunité totale. Dans l’anonymat et la clandestinité, cela va de soi.

Un tournant dangereux

Les statistiques de l’Institut national de la santé (2021) font froid dans le dos : 7% des enfants tunisiens ont consommé de la drogue et 10% d’entre eux ont consommé la première prise avant leurs 13 ans. L’accès est facile si bien que 16,3% des élèves estiment que l’achat des drogues est simple. 5,2% des enfants tunisiens ont «sniffé» du benzène ou de la colle.

La consommation de drogue a augmenté cinq fois et celle du cannabis sept fois depuis 2013, apprend-on. Les témoignages chocs relèvent l’existence d’un trafic et d’un circuit de drogue organisé de la production à la commercialisation où on apprend que le gramme de «zatla» négociable se vend à cinquante dinars par un jeune dealer qui vous livre dans un endroit tenu secret et obscur. La crise économique aiguë que traverse le pays ne doit pour autant laisser aucune place au trafic de drogue. Les conséquences sanitaires sont désastreuses pour le pays qui tente de sortir de la crise sanitaire du covid-19 avec des coûts inestimables sur les maladies provoquées et les morts par arrêt cardiaque engendrées, notamment avec la consommation de drogues dures comme la coke ou l’ecstasy. D’ailleurs, 1,1% des jeunes Tunisiens ont sniffé de l’ecstasy, d’après la même émission. Sidérant.

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