Le monde a parlé, les Arabes écoutent

Editorial La Presse

La réunion du Conseil de la Ligue des États arabes au niveau des délégués permanents dans sa session extraordinaire sur la guerre en Ukraine a été un bide sans nom. Encore une fois, les pays arabes, collectivement ou individuellement, ratent le coche d’un grand rendez-vous avec l’Histoire. Aucune résolution claire, aucune position forte. Rien que des mots barbants et vides de sens à l’instar « soutenir tous les efforts visant à résoudre la crise par le dialogue et la diplomatie ». Mais ce flop diplomatique annoncé découle du fait que la plupart des 22 pays de ce bloc arabe en perte de vitesse n’ont jusqu’ici pas clairement pris position dans ce conflit. Même les monarchies du Golfe, longtemps alignées sur les Etats-Unis, sont restées en majorité silencieuses après l’offensive de la Russie. A part  la Syrie, où stationnent les troupes russes, qui a qualifié avec des trémolos dans la voix l’invasion de l’Ukraine de «correction de l’Histoire». Mais ce pays, qui a été suspendu de la Ligue arabe depuis  2011, n’a pas de voix, ni de siège dans ce forum panarabe.

Deux autres pays historiquement liés à l’Union soviétique puis à la Russie par des accords militaires, à savoir l’Algérie et le Soudan, semblent pencher côté russe, sans toutefois le crier sur tous les toits.  Encore une fois, la guerre révèle au monde que les pays arabes avancent en rangs dispersés et sont incapables de s’aligner sur une seule position, d’où le recours aux discours creux pour lisser la crise en attendant une éclaircie. Mais cette fois, l’agression de l’Ukraine place le monde sous la menace permanente d’un conflit destructeur. La tension nucléaire atteint son point culminant où la planète paraît au bord du précipice et exige une riposte ferme. Dans une ambiance de guerre, les pays qui ne souhaitent pas s’inscrire dans la logique d’affrontement Est-Ouest et favoriser le dialogue et la diplomatie en usant des mots tels que «profondément préoccupés», ne sont ni les alliés de l’agresseur, ni les amis des agressés. Car il y a des moments où il faut choisir et assumer pleinement dans quel camp nous voulons être.

4 Commentaires

  1. Sihem

    01/03/2022 à 10:52

    Pourquoi les arabes devraient-ils se sentir concernés par ce qui a lieu en Ukraine quand les pays occidentaux soutiennent depuis plus de 70 ans des crimes de guerre, contre l’humanité et autres destructions, emprisonnements arbitraires, blocus illégal de Gaza depuis 15 ans, et tortures commis contre les Palestiniens par Israël ? Cela vous semble sans doute normal. La position prudente est la plus logique puisque notre vie ne vaut rien aux yeux des grands donneurs de leçons occidentaux. Qu’avons-nous à gagner à nous mêler de leurs guerres ?

    Répondre

    • Hussein RAIANI

      01/03/2022 à 13:37

      Bien dit Sihem; «  Qu’avons-nous à gagner à nous mêler de leurs guerre ? « 
      ???

      Répondre

    • Liv Batnes

      03/03/2022 à 00:39

      ……»Mais cette fois, l’agression de l’Ukraine place le monde sous la menace permanente d’un conflit destructeur…..». voici probablement une faute de frappe, la russie est l’agressif dans ce conflit. Liv

      Répondre

    • Liv Batnes

      03/03/2022 à 09:05

      La Russie a envahi l’Ukraine et est le pays agressif, pas l’Ukraine.

      Voici une faute écrite dans l’article: «…l’agression de l’Ukraine place le monde sous la menace permanente d’un conflit destructeur….. ».

      Répondre

Laisser un commentaire