Poursuivant sa ligne politique favorite: Le discours anti-islamiste d’Abir Moussi

Dans un contexte marqué par la mise à l’écart du parti Ennahdha depuis le 25 juillet 2021, le discours de la présidente du Pdl pourrait cette fois avoir davantage d’échos


Forte des chiffres révélés mensuellement par les instituts de sondage et qui la placent comme principal challenger du Président Kais Saied en cas d’élection, la présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, poursuit sa ligne politique favorite : l’élimination de l’islam politique et d’Ennhadha de l’échiquier. 

Dans une déclaration aux médias, la virulente patronne du PDL a affirmé la disposition de son parti à s’allier avec toutes les forces politiques qui rejetteraient l’islam politique.

Un discours qui n’est pas nouveau puisqu’elle l’a toujours clamé tant à l’hémicycle lorsqu’elle siégeait à l’Assemblée que sur les tribunes lors de ses multiples meetings. Mais dans un contexte marqué par la mise à l’écart du parti Ennahdha depuis le 25 juillet 2021, son discours pourrait cette fois avoir davantage d’échos.

Cependant, même si Kaïs Saïed a été à l’origine de ce dont rêvait Abir Moussi depuis 2011, elle ne fait toujours pas confiance au chef de l’Etat, qui est désormais son principal concurrent politique.

Dans ses déclarations, elle n’hésite pas à tacler le locataire de Carthage, fustigeant sa volonté de « créer un califat islamique ». Elle reproche notamment à Saïed de n’être jamais osé aller jusqu’au bout pour faire en sorte que le fondateur et président d’Ennahdha Rached Ghannouchi rende des comptes et cesse de se comporter comme président en exercice du Parlement gelé.

Sur le plan économique, le PDL met en garde contre une explosion sociale, tandis que « les négociations avec le FMI restent encore incertaines et que le gouvernement peine à être réactif face aux mutations mondiales ».

Le 13 mars, le PDL organisera d’ailleurs une marche à Tunis pour demander la dissolution du Parlement et l’organisation d’élections législatives anticipées.

Convaincue que les révolutions arabes n’ont jamais été un printemps pour les peuples, Abir Moussi a toujours défendu le bilan du régime de Ben Ali, à l’heure où plusieurs benalistes pratiquaient l’art de retourner les vestes et acceptaient de manière éhontée des arrangements avec Ennahdha.

Son discours résolument anti-islamiste a pu séduire une grande part d’un électorat nostalgique ou déçu par une décennie d’échecs. Si elle arrive à s’attirer la sympathie des électeurs, sa vision économique reste cependant méconnue.

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