LA Tunisie et dix autres pays arabes ont voté en faveur d’une résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies lors de sa onzième session extraordinaire tenue le mercredi 2 mars 2022, à New York sur la situation en Ukraine. L’Algérie et l’Irak se sont abstenus. Un seul pays arabe, à savoir la Syrie, a voté contre cette résolution qui « exige que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine » réclamant aussi le « retrait immédiat, complet et sans conditions de toutes les forces militaires russes d’Ukraine » et « condamnant la décision de la Russie d’accentuer la mise en alerte de ses forces nucléaires ».
Ce vote place notre pays aux côtés du monde libre et plaide en faveur des valeurs humaines universelles. On a choisi nos amis et dans quel camp se placer malgré la méfiance que nous avons à l’égard de l’Occident à cause des blessures de la colonisation, de sa politique des deux poids deux mesures dans le conflit israélo-palestinien et de son comportement destructeur en Irak, en Libye ou ailleurs. Mais dans de pareils moments historiques, il faut distinguer entre l’agresseur et l’agressé. Entre le bourreau et la victime. Entre la résistance et l’occupation. Notre position favorable à l’Irak, lors de l’invasion du Koweït dans les années quatre-vingt-dix, nous a fait perdre un grand ami et un investisseur de taille. C’est pourquoi, loin du populisme et de la grogne de la rue, cette position tunisienne est à saluer. Elle marque non seulement une victoire pour les buts et principes de la Charte des Nations unies mais aussi affirme que nous n’occupons plus comme auparavant un siège de figurant à l’ONU, mais que nous avons une voix, une position qui se fait entendre et respecter. Elle confirme aussi que la Tunisie n’est plus un pays assujetti comme du temps de l’Empire ottoman quand il a envoyé ses enfants combattre contre l’empire russe durant la guerre de Crimée (1853-1856) mais un pays souverain capable de prendre une position diplomatique qui l’honore.
