En attendant l’heure zéro

Editorial La Presse

Au nom de la solidarité avec les couches sociales vulnérables, Saïed a promis de faire la guerre, la veille de Ramadan, aux spéculateurs des denrées alimentaires de base.

Grâce à une initiative concertée pour lutter contre la spéculation qui vise actuellement les circuits de distribution, il n’est plus question de lâcher la bride à ceux qui participent sciemment ou inconsciemment à faire souffrir les couches sociales à revenu limité.

De ce fait, l’heure zéro, promise par le Président de la République, marquera le début d’une campagne dont il n’a pas dévoilé les détails mais un décret présidentiel en fixera les modalités. En attendant, la publication du texte tant attendu, qui ne sera pas un simple document technique mais une action validée politiquement, rassure déjà les consommateurs. Cela veut dire que quelque chose est en train d’être préparé pour mettre fin à ce fléau qui gangrène l’économie nationale et propage la faim dans le pays. On comprend que l’État engagera des moyens concrets et précis qui prouveront qu’il est décidé à tout faire pour lutter contre la spéculation et réguler le marché afin que les Tunisiens ne soient privés de rien pendant le mois saint.

C’est donc une riposte logique et non de défiance vis-à-vis des circuits de distribution. Car, avec son fort déficit, il n’est pas question que la Tunisie emprunte de l’argent à un taux beaucoup plus élevé que les autres pays pour subventionner des produits de base nécessaires que les citoyens ne trouvent pas sur le marché. Cette manœuvre économique porte en son essence une manipulation politique dont l’objectif ultime est de faire monter la grogne et éclater la colère des quartiers populaires et des régions défavorisées. En effet, si, pour le Chef de l’État, la priorité doit être la lutte contre la spéculation au niveau des circuits de distribution, c’est que des éléments probants attestent d’un lien de causalité entre les circuits de distribution et la volatilité excessive et la hausse des prix sur les marchés réels.

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