Ouverture officielle du salon de la création artisanale: Arrêt sur un vécu professionnel insatisfait

Une dizaine de jours dans un espace regroupant un millier d’exposants de divers horizons sont de nature à faire de ce salon une destination prisée.


La 38e édition du salon de la création artisanale, ouverte du 18 au 27 de ce mois au Parc des expositions du Kram, a été rehaussée, hier matin, par l’inauguration officielle de la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, accompagnée du ministre du Tourisme et du PDG de l’Office national de l’artisanat (ONA). Sa visite s’inscrit dans le droit fil de la perpétuation d’une tradition qui remonte à 40 ans. Soit un secteur riche en histoire et patrimoine matériel et immatériel.

Mais ce secteur n’a pas trouvé son compte et ses professionnels n’arrivent toujours pas à sortir de l’ornière. Ils ont du mal à écouler leurs produits. Car la matière première et le financement manquent souvent, selon les artisans participants au salon. N’empêche ! D’édition en édition, l’artisanat tunisien s’évertue, non sans difficulté, à se poser en fleuron à fort potentiel économique générateur de 350.000 emplois. Quelque 6 mille emplois y ont été créés l’année dernière. Toutefois, sa promotion a de plus en plus besoin d’un intérêt tout particulier. Pour cette activité ancestrale, pareille occasion se veut un rendez-vous majeur pour bien s’exporter. Une aubaine à saisir pour les amateurs d’art de vivre et de patrimoine. Une dizaine de jours dans un espace regroupant un millier d’exposants de divers horizons sont de nature à faire de ce salon une destination prisée.

A l’écoute des artisans

Hier, vers 9h du matin, Mme Najla Bouden a fait le tour de différents stands et pavillons, prenant connaissance d’un éventail de produits conçus avec beaucoup de passion et dextérité, alliant authenticité et modernité. Une création artisanale inventée et minutieusement recherchée. L’image nous renvoie à de vrais artisans qui ont tant aimé leur métier et l’exercent avec des doigts de fée. La Cheffe du gouvernement s’est aussi arrêtée sur une réalité d’un secteur novateur et des professionnels à l’esprit créatif et innovant. Mais il y a un hic, un tel investissement manque encore de financement. Et nos artisans sont toujours en quête de matière première. Ils cherchent, désespérément, leur part de marché. Il est vrai que Mme Bouden leur a manifesté davantage d’attention, prêtant oreille à leurs préoccupations et revendications. Mais l’essentiel consiste, selon eux, en un plan d’action visant la restructuration de l’artisanat tunisien. Voire une nouvelle vision qui lui redore son blason d’or.

Un programme du

développement de l’artisanat

En réponse à la question de La Presse, le ministre du Tourisme, Mohamed Moez Belhassine, a relevé qu’il y a un programme national du développement de l’artisanat, entamé en 2020, et qui s’étalera sur ce quinquennat, soit d’ici 2025. Il vise essentiellement à développer les compétences artisanales, promouvoir les produits et booster leur commercialisation. Il touche aussi le volet institutionnel, financier, la qualité et l’investissement. La gouvernance en la matière est aussi de mise. L’ONA et la Fédération nationale de l’artisanat (Fena) sont appelés à coopérer pour la réalisation de ces axes majeurs. «Cela est de nature à hisser de 4 à 6% la contribution du secteur au PIB et d’améliorer son employabilité, portant ainsi à 20 mille le nombre de postes d’emploi…», estime-t-il. Et comme le tourisme et l’artisanat sont deux secteurs indissociables, le ministre a évoqué les préparatifs en cours pour la saison touristique 2022. «Tout est là, tout est prêt pour mieux gérer le retour des voyages touristiques», affirme-t-il. Ceci étant, il est question d’agir, dès maintenant, sur l’esthétique urbaine, la propreté, l’amélioration de l’environnement, les circuits touristiques, ainsi que les conditions sanitaires. La diversité de l’offre touristique est la clé de voûte du développement du secteur et le tourisme alternatif ne peut que contribuer à sa promotion.

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