Khaled Touati, ancien attaquant international : «Ne pas tomber dans le panneau du Mali !»

«Le Mali imprime la plupart du temps un faux rythme, subit même tantôt, puis décoche ses flèches dès les premiers signes de distraction et de fléchissement adverses. En clair, on sait tous comment évoluent les Aigles du Mali, un onze qui utilise des leurres à bonne profondeur pour la pêche au gros» !

«Sincèrement, je vais porter un jugement bienveillant sur le team Tunisie, une équipe qui doit, cependant, évoluer dans la peau d’un favori et non plus seulement dans celle d’un outsider au style bien défini. Aujourd’hui, la Tunisie  est à la croisée des chemins : se transcender et passer au Mondial ou revenir à ses chères études. Ce que je n’envisage pas pour notre onze national. L’équipe de Tunisie a des atouts à faire valoir, même si l’adversaire s’appelle le Mali, une équipe redoutable et rompue au haut niveau continental. Cependant, si peu de choses sont à revoir, le staff technique n’est pas maintenant appelé à élargir son panel de joueurs, mais à revoir sa configuration tactique selon le lieu où on évoluera, à Bamako, puis à Radès. Aujourd’hui, indépendamment du nom de l’adversaire, sur le continent, il n’y a quasiment plus de nations intouchables, excepté peut-être le Sénégal quand il est dans une forme optimale. C’est pour cela que face aux Aigles du Mali, il faudra allier audace et détermination, conjuguer le talent au collectif du groupe, et surtout mettre à profit nos temps forts».

«Savoir attaquer pour mieux se défendre»

«Il y a un bon à coup à jouer lors de cette double confrontation et pas de place au doute en l’état. Bien entendu, qui veut aller loin doit ménager sa monture. Si l’équipe de Tunisie réussit à se créer des occasions, il ne faut pas non plus oublier qu’à ce niveau, se jeter corps et âme vous expose aux contres adverses. Et cela, nous l’avons vu en CAN et en Coupe arabe. Bref, prudence mesurée quelles que soient nos amorces offensives, jeu direct ou attaque placée prônée. L’équipe de Tunisie doit étudier le Mali sous toutes ses coutures et ne pas oublier que cette équipe imprime la plupart du temps un faux rythme, subit même tantôt, puis décoche ses flèches dès les premiers signes de distraction adverse. En clair, on sait tous comment évolue le Mali, un onze qui utilise des leurres à bonne profondeur pour la pêche au gros ! 

On doit forcément s’en méfier et ne pas tomber dans le panneau.Maintenant, pour passer au Mondial, il faut aussi résister, marquer et gagner, ou, du moins, s’en donner les moyens. Je note qu’en CAN et surtout en Coupe arabe, la Tunisie se crée des occasions, mais elle oublie aussi, sans cesse, que pour faire la différence,  il faut savoir avant tout se placer correctement, sentir le jeu, ne pas se tromper de tempo et anticiper les gestes de vos coéquipiers. C’est important. En football, il faut savoir attaquer pour mieux se défendre. On ne va pas faire de la formation là, car tout ça, ça s’apprend en club et pas en équipe nationale » !

«Sans prétention, mais avec de l’abnégation»

«Dans quatre jours, le 25 de ce mois, le jour «J», le trident technique, Jalel Kadri-Ali Boumnijel-Slim Ben Achour, doit donner de l’épaisseur à l’équipe à Bamako. Avec le groupe en place, il y a de quoi mettre sur pied un onze qui tienne la route, et pourquoi pas nous proposer du jeu et un match référence qui puisse servir de déclic pour le match retour. Vous savez, le Mondial, ce n’est pas tout. «L’important est de participer qu’il disait»! Quelle aberration ! Non, la Tunisie doit composter son ticket, puis évoluer et ne plus se limiter à enfiler le costume de figurant.Tout passera donc par un «clean-sheet» à Bamako. Indépendamment de la manche retour et du passage au Qatar, nous voulons à présent nous fixer  avec exactitude sur la stature de l’équipe et son potentiel, surtout celui des expatriés.Les Khazri, Skhiri, Mejbri, Mâaloul, Drager, Bronn, Ifa, Ben Slimane et j’en passe, doivent apporter maintenant cette énergie et cette assurance qui peuvent et doivent faire la différence en terrain hostile. État d’esprit, implication, constantes et variantes dans le jeu d’une équipe dotée d’un système automatisé, surtout quand la situation l’exige. L’équipe de Tunisie doit s’y atteler avec fortes convictions et surtout courage.Pour conclure, je dirais que nos internationaux connaissent aujourd’hui parfaitement la musique. Sans prétention, mais avec de l’abnégation, ils peuvent atteindre leur cible et restaurer leur réputation  d’équipe coriace et tenace. Bref, le périlleux déplacement à Bamako pourrait être le point de départ d’une nouvelle approche et marquer ainsi le vrai début du team Tunisie, ou à l’inverse, en marquant la fin d’un groupe dont le futur est incertain… »

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