Anciens champions et stars du cinéma: Ramzi Mallouki s’intéresse à Raouf Masri

Le journaliste tunisien résidant aux USA, Ramzi Mallouki, qui figure parmi les monstres sacrés des présentateurs du cinéma à Hollywood (Goldens globes, Oscars, etc.), a rendu récemment une visite à la salle de sport de Raouf Masri. Il a affirmé que c’est la réputation du champion tunisien qui l’a poussé à chercher à prendre contact avec ce cinéphile jusqu’à la moelle qui ira solliciter des rôles auprès des grands et illustres réalisateurs.

La Route cinématographique, dont le coup d’envoi a été donné récemment à Tunis, relie des sites phares du patrimoine culturel et naturel, ayant accueilli les plateaux de tournage de films, a oublié cruellement de passer par les champions tunisiens dont le parcours et les performances ont marqué à la fois le sport et le cinéma. Raouf Masri, ce champion du culturisme en Tunisie et dans le monde, ou Mohamed Gammoudi, champion olympique, ou encore Victor Young Pérez, ne figurent pas parmi les priorités de valorisation des athlètes tunisiens.

Photo dédicacée envoyée par JPB à Raouf Masri

Retour sur une légende

Raouf Masri est devenu champion après vingt ans de ferme discipline, d’engagement et d’abnégation. Pour sculpter son corps, il a refoulé toutes les tentations, tous les désirs pour courir, sauter, twister, ou pomper pendant des heures, durant des jours, tout au long de l’année… durant des années. C’est lui Raouf Masri, le père du culturisme en Tunisie et l’un de ses représentants les plus illustres.

L’histoire commence comme un conte de fée. Elle remonte aux années cinquante. Etant encore enfant et petit de taille, il s’exerça en 1959 aux arts martiaux, à la natation et à la gymnastique avant de s’orienter vers le culturisme. C’est alors qu’il entreprend une périlleuse aventure. Il part en Belgique, s’y inscrit dans un club de culturisme et travailla d’arrache-pied pour décrocher, en 1975, à la barbe de tous les Européens, la Coupe d’Europe de culturisme. En effet, l’athlète qui a réalisé une remarquable carrière dans cette discipline artistico-sportive,   décrochant plusieurs titres internationaux, et portant haut le drapeau national, ne cessa jamais de porter un intérêt particulier au cinéma.

Sa botte secrète est de garder un contact permanent avec les noms les plus illustres, qu’il avait eu la chance de côtoyer alors qu’il était à l’apogée de sa gloire. On citera, à titre d’exemple,  Arnold Schwarzenegger ex-Mister Olympia et gouverneur de la Californie ou encore ses relations avec des hommes politiques français tels qu’Alain Juppé ou encore Jean Paul Belmondo, un monstre sacré du cinéma.

Dans cet esprit, il garde une place particulière dans son cœur pour Jean Paul Belmondo, avec lequel il partage la même passion.  Celle du sportif doublé de la vie d’acteur et de cascadeur. En effet, Raouf Masri, ce précurseur du risque calculé, a joué avec sa vie des dizaines de fois pour le bonheur du cinéma. Cinéphile  jusqu’à la moelle, il ira solliciter des rôles auprès des grands et illustres réalisateurs. On lui attribuera les rôles les plus périlleux, qu’il acceptera à titre de cascadeur. Et cela ne vient pas tout de suite, car la vie de cascadeur commande une cohésion parfaite entre le sportif professionnel et l’acteur. Il voulait ressembler aux stars du cinéma et être à leur hauteur. C’est pourquoi il est allé prendre des leçons d’art dramatique afin de mieux postuler aux rôles. C’est ce sens de ferme discipline, d’engagement et d’abnégation qui le conduira aux coulisses des plus grands studios de cinéma en Egypte, en Italie, en France (Il fut le premier arabe à accéder aux studios La Victorine) et même au Canada.

C’est ainsi qu’il est allé frapper un jour à la porte d’un certain Steeve Reeves, bodybuilder, acteur et scénariste américain, venu tourner en Italie le film (Les travaux d’Hercule) en tant que doublure de Giovanni Cianfriglia dans le rôle d’Hercule.  Steeve Reeves conseillera à Raouf  Masri d’aller prendre quelques cours d’art dramatique avant de se lancer sur cette piste du cinéma. Raouf acquiesça et reviendra à la charge en Italie dans les studios  Titanus Studios à Rome et Steeve Reeves lui accorda un petit rôle dans Le voleur de Bagdad tourné à Kairouan. Raouf n’avait que 19 ans à cette époque-là et il caressait déjà d’autres rêves de comédien.

Un chemin parmi les stars

C’est ainsi qu’il se fraye un chemin à travers les stars mondiales du cinéma et qu’il ira côtoyer de grands comédiens. Il décrochera un petit rôle dans Kindar, le prince du désert du réalisateur américain Mark Forest, un autre rôle dans un film Western Colt pour un tueur (1964) et en tant qu’adjoint du président de la mafia dans L’Homme discret.

Dans sa carrière en tant que comédien, Raouf Masri a fait partie également de cette noble lignée d’acteurs tunisiens qui ont percé au cinéma égyptien, en l’occurrence Hassiba Rochdi, Aly Ben Ayed, Mohamed Jammoussi. En effet, Raouf Masri a campé des rôles aux côtés des monstres de l’écran égyptien tels que Farid Chawki, Nabolsi, Sabah (Rehlat Essaada), dans Soltanet Ettarab, ou dans le film inachevé d’Imed Hamdi (Al Assifa) où a joué la grande Mariem Fakhreddine.

Mais il aimait les cascades par goût, il aimait le risque et voulait évoluer dans le sillage de JPB, et devenir comme lui l’icône des cascadeurs arabes. C’est ainsi que sa carrière de cascadeur, il l’entamera avec le film Angélique et le Sultan qui est un film franco-germano-italiano-tunisien de Bernard Borderie, sorti en 1968, dans lequel  Aly Ben Ayed campera le rôle du Sultan Moulay-El-Rachid. Depuis, Raouf Masri enchaînera les rôles en tant que doublure pour les grandes vedettes des films d’action. On se rappellera encore sa chute d’hélicoptère dans les eaux profondes de Gammarth, de ses chevauchées sur des étalons enragés et de ses acrobaties sans fin. Fort heureusement, les blessures causées à cause de ses rôles périlleux  ne furent pas graves grâce à sa maîtrise de plusieurs disciplines sportives, notamment les techniques de combat.

Aujourd’hui, bien que Raouf Masri ne réalise plus de cascades, non pas parce qu’il n’aime plus mais il trouve que ce serait trop ringard pour son âge de les accepter, il a choisi de garder le contact avec son édile JPB qui a réalisé les rôles les plus dangereux à l’instar du film «Le professionnel», «Flic ou voyou», «Hold-up» et bien d’autres.

Ramzi Mallouki à la rescousse

Le journaliste tunisien, résidant aux USA, Ramzi Mallouki, qui figure parmi les monstres sacrés des présentateurs du cinéma à Hollywood (Goldens globes, Oscars, etc.), a rendu récemment une visite à la salle de sport de Raouf Masri.

Il a affirmé que c’est la réputation du champion tunisien qui l’a poussé à chercher à prendre contact avec lui. Il a de ce fait assisté à quelques séances d’entrainement de Raouf Masri et a échangé avec lui sur les techniques d’entraînement adoptées par les grandes stars du cinéma hollywoodien, à l’instar de Sylvestre Stallone et Arnold Shwarzenegger. Dans cette rencontre Raouf a évoqué ses souvenirs avec le défunt Jean-Paul Belmando et les consignes que ce dernier n’a jamais cessé de prodiguer à Raouf pendant cinquante ans (leur amitié remonte à 1986) , pour réussir les rôles de cascadeur. Ramzi Mallouki, qui s’est dit fier de cette rencontre avec Raouf Masri, a pris plusieurs photos qui retracent les moments forts du parcours du champion tunisien et a promis de faire la promotion de notre athlète auprès des grandes vedettes du cinéma américain. «Je suis honoré par cette visite au même titre que celles que j’ai eues avec des stars comme Jean Claude Van Damme, Arnold Schwarzenegger et Sylvestre Stallone», a-t-il affirmé à Raouf Masri. Pour ceux qui l’ignorent, les passerelles entre sport et cinéma sont nombreuses et  comédiens au passé de sportif oublié ou athlètes devenus stars du grand écran servent comme levier pour le développement du cinéma et du tourisme. Sans les grands noms, la route du cinéma ne sera qu’une balade sans âme.

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