Création de l’Alliance des patronats francophones : Objectif, une francophonie économique plus agissante

Najla Bouden, Cheffe du gouvernement, souligne la pertinence de la démarche ayant présidé à la naissance de l’Alliance. 

La journée d’hier a été marquée par la signature de l’Accord de Tunis, qui crée officiellement l’Alliance des patronats francophones. A cet effet, pas moins de 23 patronats de différentes nations ont fait le déplacement à Tunis pour signer l’accord. Concrètement, l’objectif de ces patrons unis par la langue française est de booster la coopération économique francophones, à seulement quelques mois du sommet international de la francophonie.

Au siège de l’Utica, une cérémonie a été organisée au siège de l’organisation patronale. L’alliance aura pour principale prérogative de dynamiser la coopération économique entre les différents pays membres et de devenir une force de proposition.

En présence de la Cheffe du gouvernement, Najla Bouden, du patron des patrons français, Geoffroy Roux de Bézieux, et de Samir Majoul, président de l’Utica, la cérémonie a été une nouvelle occasion d’insister sur le fait que cet accord est le fruit d’un processus entamé lors de la rencontre des entrepreneurs francophones à Paris en août 2021.

Cette alliance, regroupant au total 31 patronats, traduit la résolution de bâtir une francophonie économique concrète autour des entreprises.

Elle sera dotée d’une organisation permanente et aura pour mission d’accélérer les flux d’affaires entre les entreprises francophones, de coordonner l’action francophone des organisations professionnelles les plus représentatives de chacun des pays membres, d’établir des diagnostics partagés et d’être une force de proposition, selon le texte de l’accord.

Présidant la cérémonie de signature qui s’est tenue en présence du président de l’Utica, Samir Majoul, et celui du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, la Cheffe du Gouvernement, Najla Bouden, a souligné « la pertinence de la démarche visant à donner corps à une francophonie économique plus agissante, dont les contours ont été esquissés lors de la dernière rencontre des entrepreneurs francophones à Paris en août 2021 ».

Cette volonté de passer la vitesse supérieure est mue notamment, par la transformation géopolitique en cours suite à la guerre ukrainienne et ses conséquences.

Au passage, n’oublions pas que la pandémie de Covid est passée par-là, et a fragilisé les économies qui doivent, désormais, changer de paradigme.

« Nous disposons de nombreux atouts favorisant la consécration d’un véritable espace de développement et de croissance.

Outre le socle culturel et linguistique commun, notre espace représente un marché de plus de 500 millions de personnes et participe à hauteur de 16% du PIB mondial avec une moyenne de croissance annuelle de 7%. Il nous appartient donc plus que jamais de saisir ces opportunités et de mutualiser nos moyens en vue d’insuffler une dynamique économique à la francophonie », a martelé la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, lors de son intervention.

De son côté, le président de l’Utica souligne que le lancement de cette alliance intervient « en pleine déstabilisation du monde ».

« Notre rôle dans ce monde instable est de le rééquilibrer, pour le bien de nos peuples, nos économies, nos entreprises et pour la paix », précise-t-il.

Il ajoute, chiffres à l’appui, que l’espace francophone est une force qui représente 16% du PIB mondial, 20% du commerce mondial, 14% des réserves énergétiques et minières et une démographie avec une population jeune et très bien formée.

« Le message que nous devons faire passer aux chefs d’Etat et de gouvernement qui se réuniront à Djerba à l’occasion du Sommet mondial de la francophonie est simple : prospérons ensemble ! », a-t-il ajouté.

Pour sa part, le président du Mouvement des entreprises de France (Medef) a déclaré que cette alliance n’a pas pour vocation de s’opposer à d’autres alliances non francophones, mais plutôt d’être complémentaire pour pousser vers davantage de multilatéralisme.

Pour « passer à l’action », maître-mot de cette alliance, sept groupes de travail ont déjà été formés. Pour ces nouveaux partenaires, le mois d’octobre prochain sera le moment de faire un premier bilan du projet.

Le président du Medef a appelé les patrons francophones à venir avec des idées lors de la prochaine édition de la rencontre des entrepreneurs francophones, qui seront réunis en Côte d’ivoire.

Journaliste spécialisé dans les questions économiques, Wassim Belarbi, rappelle que la zone francophone peut se targuer d’un taux de croissance moyen de 6% par an, 500 millions de francophones et 800 millions à l’horizon de 2050.

Lors de son allocution, la Cheffe du gouvernement a ajouté que « l’alliance des patronats francophones constitue un véritable fer de lance à même de soutenir la dynamique de croissance dans notre espace commun et accélérer sa résilience économique.

Pour ce faire, nous gagnerons à focaliser davantage notre action économique sur des secteurs innovants et à forte valeur ajoutée tels que l’économie verte, l’économie bleue, les énergies renouvelables, le numérique, les infrastructures résilientes, la recherche-développement-innovation, la santé, l’agriculture durable et l’agroalimentaire. Dans ces domaines notre zone francophone regorge d’atouts considérables, non seulement en termes de ressources naturelles mais également  et surtout en capital humain, en particulier les jeunes qui représenteront d’ici 2060 les trois quarts de la population francophone ».

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