L’équipe de Tunisie passe au mondial : Savoir défendre…

Les Aigles de Carthage ont dévoilé un mental fort pour ne pas rater le voyage au Qatar et pour écrire l’Histoire.

Attendue sur ce match couperet face au Mali, venu pour se racheter et prendre sa revanche après son faux-pas à Bamako, l’équipe de Tunisie ne s’est pas laissée faire et a crânement défendu son mérite d’aller disputer sa sixième phase finale de Coupe du monde. Ce n’était pas du tout une mission facile, et la première demi-heure de jeu de la partie l’a montré. Un peu bousculés, poussés dans leurs derniers retranchements, étouffés par une entame de match très puissante et très musclée d’un adversaire qui voulait remettre très vite les pendules à l’heure, les hommes de Jalel Kadri ont eu le mérite de savoir contenir et endiguer cette furia de départ des Maliens et d’en sortir indemnes, sans la moindre égratignure, aucun dégât. Dans une empoignade aussi rude, avec un enjeu très crucial tel que le billet pour le Mondial, savoir laisser passer l’orage, c’est très important pour se relancer dans le match et c’est même capital. C’est après ces trente minutes de jeu bien gérés sur le plan défensif que nous avons compris que les Aigles de Carthage étaient indomptables ce soir du mardi. Avec un tel caractère et un tel état d’esprit, cette volonté diabolique de ne rien lâcher, la réalisation du bel objectif qu’est le voyage au Qatar n’était qu’une affaire de minutes, même si ces minutes étaient les plus longues et les plus palpitantes d’une soirée exceptionnelle.

Le mérite d’une bonne stratégie de défense

Les grandes équipes ne sont pas seulement et forcément celles qui séduisent et font le spectacle et le beau jeu. Les grandes équipes sont celles aussi qui ont besoin d’un 0- 0 pour toucher au but et se qualifier. Notre bonne assise défensive a été donc non pas ce petit, mais ce gros détail qui a fait la différence. La clé de voûte du succès  de cette stratégie de mise à l’abri et de verrouillage de notre zone de sécurité est le triangle défensif dont on a parlé avant le match dans ces mêmes colonnes. Deux défenseurs centraux, assez costauds, bagarreurs, omniprésents et qui ont eu toujours le dessus dans les duels aériens (Talbi et Ghandri) et un demi, sentinelle bien placée devant eux (un véritable essuie-glace), ratissant de nombreux ballons, anticipant toutes les intentions et les percussions au cœur de notre défense. S’il y a bien un joueur auteur d’un zéro faute, c’est bel et bien Issa Laïdouni. Au four et au moulin, brillant dans le repli défensif et présent comme «regista» dans la reconversion et la transition rapide défense-attaque. Ainsi Mohamed Ali Ben Romdhane et Ghaïlane Châalali, bien épaulés et libérés, ont pu évoluer comme poumons de l’entrejeu et véritables milieux relayeurs avec une grande débauche d’énergie et un abattage énorme, qui ont bloqué le travail de relance de jeu et de transition de l’adversaire et sa stratégie d’approche et de construction. Didier Deschamps explique que, pour réussir un match, il faut réussir dans les deux surfaces : être bons en défense dans les 16,50m, quand il s’agit de préserver et de défendre un résultat et un acquis, et être efficaces en attaque dans les 30 derniers mètres de l’adversaire quand il est nécessaire de remonter un handicap et d’inverser une tendance. L’équipe de Tunisie s’est adaptée à la demande de son match contre le Mali qui est un nul, suffisant pour se qualifier. Elle a donc bien assuré ses arrières et son animation défensive qui a été collective sans trop chercher à être rayonnante. C’était réaliste et ce réalisme s’est avéré payant avec un billet pour le Mondial 2022 et une liesse populaire et une extase qui nous donnent le droit d’être fiers de l’embellie entretenue par ce football, qui nous rend heureux et qui nous redonne couleur, envie et appétit d’être toujours au-devant de la scène, parmi les grands.

crédit photo : © Abdelfattah BELAID

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