Crimes contre l’humanité

Editorial La Presse

Le monde s’est réveillé avec un mal de crâne généralisé après avoir visionné les images atroces d’un crime contre l’humanité perpétré par les forces russes à Boutcha, une ville à proximité de Kiev, en Ukraine.

Ville martyre, Boutcha, dévastée par plusieurs semaines de combats et toujours piégée par des mines anti-personnel mais qui a été reprise parmi trente localités envahies par les forces d’agression russes, laisse apparaître après sa libération une scène d’effroi avec des images insoutenables montrant des cadavres de civils abattus gisant à même le sol, certains ayant les mains attachées dans le dos. Des femmes, des hommes, des personnes âgées et même des enfants, tués à bout portant d’une balle à l’arrière du crâne, ont été retrouvés enterrés dans des fosses communes. Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé l’envahisseur russe de commettre un «génocide» en Ukraine pour anéantir «toute la nation». Ce genre d’exécutions systématiques est un massacre qui a suscité l’indignation partout dans le monde le comparant aux autres génocides tristement célèbres à l’instar de celui  de Srebrenica où 8.000 Bosniaques avaient été exécutés par l’armée serbe en 1995. Ces images ont été reçues comme «un coup de poing à l’estomac», a déclaré le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. Cette brutalité, inédite en Europe depuis des décennies, a provoqué indignation et émoi de la plupart des capitales européennes qui ont fait part de leur plus ferme condamnation de ces exactions manifestes. Ce massacre, qui était délibéré, nous renvoie aux pires crimes du nazisme. Pour le moment, Moscou nie catégoriquement les faits. Mais pour que ces actes ne soient pas impunis et que leurs auteurs soient poursuivis, jugés et condamnés, la justice internationale doit se saisir de l’affaire et une enquête internationale doit être diligentée.

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