«Ahmed Berhouma», acteur, à La Presse : «Un jeu sincère est essentiel !»

Aperçu enfant, dans des courts-métrages de Lotfi Achour et de Moufida Fedhila, élève studieux et passionné du ballon rond, Ahmed Berhouma, 16 ans, voue une passion inégalée pour le théâtre et pour le cinéma. A l’affiche actuellement de « Ghodwa », le premier film réalisé par Dhafer el Abidine, le jeune acteur fait ses preuves dans un rôle tout aussi important que celui du père tourmenté et fragile, incarné aussi par Dhafer. Rencontre avec un jeune talent. 

Le grand public vous a connu depuis un mois dans le premier long-métrage « Ghodwa » de Dhafer El Abidine, lui-même acteur. Vous incarnez son fils à l’écran. Vous êtes tous les deux en tête d’affiche et vous formez un tandem solide père / fils, résistant face aux épreuves. Mais qui est Ahmed Berhouma ?

J’ai 16 ans, élève dans un lycée, en 2e année, grand passionné de Théâtre depuis tout petit et amoureux du 7e art. A 8 ans, j’ai fait mes premiers pas dans le film court « Père » de Lotfi Achour, ensuite dans « Aya » de Moufida Fedhila, à 10 ans. J’ai entamé une formation en théâtre avec Mme Fatma Felhi à El Teatro, depuis l’âge de 12 ans. La passion a commencé à s’entretenir concrètement depuis. J’ai fait quelques publicités aussi et je suis chanceux d’avoir été retenu pour jouer dans « Ghodwa » avec et aux côtés de Dhafer El Abidine. Les retours sont excellents. Le film passe actuellement un peu partout : Il a été présenté au Cairo International film Festival, au Red Sea, en France, et en Tunisie. Les encouragements me stimulent et me font plaisir !  « Ghodwa » cartonne, mon personnage a plu et c’est l’essentiel.

Comment avez-vous été repéré ?

Le directeur du casting, Houssem Slouli, m’avait connu sur le tournage de « Aya » auparavant et m’a appelé pour le casting de « Ghodwa » sans me dire que le réalisateur était Dhafer El Abidine. Je l’avais découvert sur place pendant le casting. On s’est vu à plusieurs reprises : il y a eu de la concurrence pendant le casting. L’esprit de compétition régnait. Maintenant, ce qui m’importe, c’est d’avoir bien joué le rôle. Le tournage a eu lieu pendant un mois à Lafayette-Tunis, sans compter la période des répétitions. C’est là aussi où j’ai connu ma camarade de classe à l’écran, avec qui j’ai répété et tourné.

Cela vous a-t-il intimidé ou fait peur de jouer aux côtés de Dhafer El Abidine ?

Beaucoup ! Évidemment. Le challenge était énorme, de taille. C’est ma première fois dans un long : tout ce que j’avais fait auparavant, c’était des courts. J’ai su aussi au fur et à mesure que Dhafer allait jouer (rire). L’engagement s’était amplifié.

En quoi votre expérience dans « Ghodwa » était–t-elle différente de ce que vous avez déjà accompli ?

Tout ! Rôle principal, relation père/fils tumultueuse, premier long… Dans ce film, c’est l’enfant qui prend soin de son père. La relation est loin d’être clémente, ou calme : ce sont des hauts et des bas avec des scènes plus intenses que d’autres, et dans lesquelles l’émotionnel primait. Le jeu sincère et juste est essentiel. Ne surtout pas être dans la sophistication. Un savoir qui n’est pas aisé et facile à maîtriser. Pour rappel, le film passe actuellement dans les salles et le public pourra le voir pendant le Ramadan.

Avec les médias et face au public, n’avez-vous pas eu peur, en tant qu’acteur jeune en tête d’affiche, de vous faire éclipser par la présence de Dhafer El Abidine ?

Quand on me retient pour jouer à côté d’une star mondiale comme Dhafer El Abidine, je ne peux pas m’attendre à être beaucoup plus visible que je ne l’ai été depuis la sortie du film : je viens de débuter dans le domaine. On ne me connaît pas assez. L’important, pour moi, était qu’on apprécie mon rôle, mon personnage, mon jeu. Le public a tout juste commencé à me reconnaître. Son accueil était extraordinaire, surtout en Egypte et en Arabie saoudite. En Tunisie, les avis étaient plus critiques et l’accueil était plaisant dans les régions. On m’a beaucoup soutenu pendant le tournage : bien encadré. J’ai été bien chaperonné en particulier par Najla Ben Abdallah que je remercie beaucoup, sans oublier Bahri Rahali, les autres acteurs, ainsi que toute l’équipe.

Pour vous, entre faire du cinéma et du théâtre, y a-t-il une différence ?

Dans le théâtre, on est entièrement face au public. Il y a une maîtrise de soi plus importante à acquérir et il faut être davantage présent. Dans le cinéma, on est vu sur grand écran, après des journées de répétitions, d’essais ratés ou réussis… C’est plus à la portée. Je tiens à remercier Mme Fatma Felhi pour tout ce qu’elle fait pour nous dans ses cours de théâtre.  Je ne reste pas fermé à la télévision. C’est même très tentant. J’ai eu une proposition de film en Egypte. Ce domaine est prenant, mais la priorité est aux études.

Quelles sont vos références parmi les acteurs mondiaux et tunisiens ?

Dans le cinéma mondial, Leonardo Dicaprio et Brad Pitt. En Tunisie, c’est Fethi Haddaoui et Kamel Touati.

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