Programmes ramadanesques : Ces feuilletons trahis par leur rythme

Pourquoi avons-nous cette impression que   les techniciens de l’audiovisuel ont dépassé de loin les scénaristes et les réalisateurs des feuilletons ?

Pour la télévision aujourd’hui, il n’y a plus un seul public, mais des publics ; certains s’accommodent de la transgression, voire de la permissivité, d’autres sont plus conservateurs ; chacun consomme à sa guise ; chacun produit ou écrit pour son milieu. Soit ! Écrire c’est justement là la question !  Parce qu’écrire pour son milieu ou pour un autre semble encore poser problème. Oui !  Le constat est flagrant, les écritures restent faibles, alors que les moyens technologiques ont évolué !  C’est comme si les techniciens de l’audiovisuel ont dépassé de loin les scénaristes et les réalisateurs.  Ce qui fait la force de nos feuilletons ce n’est   justement pas leur écriture, mais les sujets tabous ou les non-dits qu’ils tentent de remuer pour faire polémique. Polémique pourquoi pas ? Mais autant élever le niveau du spectateur et ce n’est que respect pour lui ! Élever le niveau du spectateur en lui présentant un scénario bien ficelé et un montage bien rythmé qui ne se laissent pas aller à la dilatation et aux «trous d’accélération » comblés par la musique ?

Le cas le plus flagrant dans ces lenteurs rythmiques est celui de « Foundou ». Pour ne citer qu’un seul plan-séquence qui dure presque quatre minutes, parlons de celui où Nidhal Saadi se met à danser lors d’une soirée en Algérie.  Le plan-séquence s’étire à n’en plus finir sans nous communiquer la moindre émotion ou information, sauf peut-être qu’il avait un mal de tête qui vient après quatre minutes …. C’est du temps réel et c’est la meilleure façon de combler du vide. Ce genre d’« étirade » on le retrouve  à chaque épisode . N’eût été la présence de Nidhal Saadi qui porte tout le temps la caméra sur lui, beaucoup de spectateurs   auraient décroché. À notre sens, il y avait de quoi faire une dizaine d’épisodes d’un rythme intense et fougueux avec une musique qui ne nous monte pas à la gorge, mais qui est ciblée sur les bons points du montage.

L’exemple se retrouve aussi dans d’autres feuilletons de manière un peu moindre peut-être, dans « Harga » ou « Barâa », et cela dénote que malgré les efforts qui sont faits, l’écriture scénaristique   et rythmique reste en deçà des espérances surtout dans la deuxième ou la troisième saison d’un feuilleton. Les génériques nous apprennent parfois qu’il n’y avait pourtant pas une seule personne à l’écriture, ce qui est une bonne chose. On se demande, alors pourquoi ! Demain on aura raconté tous les sujets tabous que va-t-on alors raconter si nous ne maîtrisons pas l’art de le raconter ?

Laisser un commentaire