L’administration paralysée !

Editorial La Presse

Tant d’interférences, tant de conflits « intra-administration » tous les jours ne font que paralyser l’administration et l’appareil exécutif en ce moment. Comment alors tolérer que des gouvernorats restent sans gouverneurs depuis des mois, que des postes de délégués ( représentant l’appareil exécutif auprès du simple citoyen) restent encore vacants, que des postes de directeurs généraux dans les ministères restent aussi sans titulaires et dirigés par des « chargés » temporaires qui n’ont aucun pouvoir hiérarchique pour diriger et pour se faire respecter, et qu’également des sociétés publiques soient encore sans premier décideur et dirigées aussi par des personnes chargées de gérer les affaires courantes ?

C’est une véritable aberration pour l’Etat, et c’est même un non-sens qui n’a aucune explication tangible. Pourquoi traîne-t-on autant à affecter les bonnes personnes dans des structures aussi stratégiques que les gouvernorats ou les délégations par exemple ? Et le plus grave, pourquoi réviser des désignations fraîchement opérées et apparemment mal conçues ? Cela ternit de plus en plus l’image de l’Etat et affecte sans doute son efficacité. Les dossiers traînent encore. Les décisions urgentes et salvatrices ne sont pas prises et l’on perd beaucoup de temps, alors que les problèmes s’accumulent.

Il faut aller sur le terrain et voir ce vide administratif et comment des instances publiques sont à la traîne sans pilote à bord au milieu de conflits de compétence et de pouvoir. Entre-temps, le citoyen souffre de services publics déjà dégradés, l’investisseur et tous les ayants droit calent et perdent de leur argent et de leurs intérêts économiques dans les régions surtout où l’appareil exécutif est, dans plusieurs cas, enroué. Qu’attend-on pour désigner des cadres compétents qui sauront résoudre les problèmes et développer leurs structures en ces temps difficiles ? Ce temps perdu et cette façon fâcheuse de traîner dans le dossier des désignations reflètent une désaffection pour l’intérêt public. Et cela ouvre les portes à l’effritement du pouvoir public et à une « rébellion » croissante auprès des petits fonctionnaires qui voient que leurs départements manquent de responsables et d’autorités. Il n’est plus acceptable aujourd’hui que des délégations, des gouvernorats et des structures publiques restent sans dirigeants. Les effets néfastes sont déjà là, où va-t-on avec ce laxisme d’Etat ?

Laisser un commentaire