Charlatanisme : Le crime sur fond de crédulité

Sur les réseaux sociaux, la question du consentement est débattue parfois de manière violente où l’on culpabilise les victimes. Cruelle société qui ne prend pas en considération la détresse psychique de ces femmes, qui, d’une manière ou d’une autre, ont été contraintes à accepter l’imposture. Certaines victimes — la justice le déterminera sûrement beaucoup mieux — sont arrivées à un point de désespoir tel qu’elles étaient finalement prêtes à tout.

L’arrestation du charlatan qui aurait violé près de 900 femmes, en prétendant les guérir, continue à émouvoir la Toile. L’affaire est révélée par l’émission de télévision «les 4 vérités». Sans cette intervention des médias, les autorités auraient donc continué à ignorer ce criminel qui a pignon sur rue.

La révélation de cette affaire ouvre le dossier de ces charlatans qui travaillent parfois dans la « légalité » au vu et au su des autorités. Dans une société qui, au 21e siècle, continue à croire à une guérison par le viol ou par le crachat d’un marabout marocain, il est sans aucun doute temps que le gouvernement se saisisse de ce phénomène de société en criminalisant ce charlatanisme éhonté qui se nourrit de l’incrédulité d’une société analphabète, contrairement aux beaux discours politiques sur «la maturité du peuple tunisien».

Il est important de légiférer pour protéger la société des affres de la manipulation aux conséquences désastreuses, comme nous avons pu le voir avec ce «Belgacem», violeur notoire en série.

Sur les réseaux sociaux, la question du consentement est débattue parfois de manière violente où l’on culpabilise les victimes. Cruelle société qui ne prend pas en considération la détresse psychique de ces femmes, qui, d’une manière ou d’une autre, ont été contraintes à accepter l’imposture.

Certaines victimes, et la justice le déterminera sûrement beaucoup mieux, sont arrivées à un point de désespoir, tel qu’elles étaient finalement prêtes à tout.

Cela n’excuse pas tout évidemment. Au 21e siècle, alors que nous pensions que la science a pris définitivement le dessus sur l’absurdité et l’ignorance, nous nous rendons à l’évidence : notre société souffre de maux profonds. Si les victimes ont été soudoyées par ce charlatan sans foi ni loi, c’est aussi en raison du fait que certaines composantes ont failli à leurs missions. Ces femmes n’ont peut être pas trouvé les bonnes réponses dans les structures dédiées. Ces femmes sont également victimes des médias, qui ont abandonné ces dernières années leur rôle de sensibilisation de l’opinion publique.

Il faut que la société tunisienne, avec ses composantes politiques, médiatiques et civiles daigne enfin se regarder dans la glace et mettre des mots sur ses maux.

Une société à la fois conservatrice, religieuse, moderne à sa façon, où les non-dits cèdent la place au paraître. Où la sexualité est un sujet tabou en public, mais un sujet très présent dans l’esprit de chacun. Une société qui n’explique pas comment, alors que l’âge du mariage recule d’année en année, un trentenaire ou une trentenaire vit sa vie sexuelle. Dommage que nous en soyons là en 2022.

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