Prétendue «démission» de la Cheffe du gouvernement : Le porte-parole du gouvernement dément et des poursuites judiciaires engagées contre Ghazi Chaouachi

Hier matin, lors de «la matinale» sur Shems FM, Ghazi Chaouachi, secrétaire général d’Attayar (Courant démocratique), a affirmé que la Cheffe du gouvernement aurait présenté sa démission au Chef de l’Etat et qu’elle attend encore qu’il l’accepte.

Nasreddine N’cibi, porte-parole du gouvernement, réagit aux révélations de Ghazi Chaouachi affirmant : «La démission de Mme Bouden et de quatre de ses ministres n’est qu’une rumeur sans plus Mme Bouden remplit ses tâches comme le veut sa fonction».

Contacté au paravant par La Presse pour plus de précision et pour savoir, notamment, pourquoi Mme Bouden aurait-elle décidé de tirer sa révérence, Me Ghazi Chaouachi explique: «Pour le moment, les raisons de la décision de Mme Bouden ne sont pas totalement  connues. Sauf qu’il existe une somme de facteurs ajoutés aux indiscrétions qui circulent au palais de Carthage et dans les milieux politiques qui autorisent à penser qu’elle aurait décidé de dire Basta, je n’ai plus la volonté de poursuivre la mission que m’a été confiée par le Chef de l’Etat, il y a déjà près de 7 mois».

Le secrétaire général d’Attayar ajoute : «Il paraît, d’après certaines sources, que Mme Bouden aurait fini par écouter les conseils de la famille qui lui demandait de mettre fin à la malheureuse expérience dans laquelle elle s’est engagée, en espérant, peut-être, au départ, pouvoir apporter sa contribution à rectifier les erreurs commises avant le déclenchement du processus du 25 juillet 2021».

Y a-t-il d’autres raisons qui auraient poussé Mme Najla Bouden à agir ainsi ?

Ghazi Chaouachi répond : «Peut être l’état de santé de Mme Bouden est-il derrière sa décision. En tout état de cause, elle aurait compris qu’elle ne dispose d’aucune chance pour parvenir à mener sa mission avec réussite. Ainsi, considère-t-elle que les compétences dont elle dispose sont limitées, voire inexistantes, qu’elle ne bénéficie du soutien d’aucune organisation nationale, en premier lieu l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) et, cerise sur le gâteau, même les réformes qu’elle envisage de négocier avec le Fonds monétaire internationale (FMI) ne bénéficient pas du soutien ou de l’aval du Président de la République qui n’a pas hésité à faire part publiquement de son opposition au programme Bouden à cet effet».

«Et c’est bien pour ces raisons conjuguées à d’autres, comme par exemple la non- publication des textes d’application afférents à plusieurs lois à l’instar de la loi de finances 2022, de la loi sur la réconciliation pénale décidée par le Président lui-même et aussi la loi de finances complémentaire pour le compte de l’année 2022 devant être publiée en mars 2022, que je me permets de dire que Mme Bouden s’est trouvée dans l’obligation de démissionner et même si la révélation relative à son départ du Palais de La Kasbah s’avérait fausse, je l’appelle à mettre fin à la farce de mauvais goût dans laquelle elle s’est trouvée impliquée, peut-être malgré elle», précise-t-il encore. Pour conclure, Ghazi Chaouachi insiste : «L’honnêteté intellectuelle et le sens de la responsabilité dont elle doit faire montre en tant qu’universitaire de renom lui commandent de partir puisque tout concourait, dès le départ, pour qu’elle essuie un échec annoncé dans sa mission. Malheureusement, elle a accepté de jouer un rôle qui n’était pas le sien et aujourd’hui elle est devenue une partie de la crise dans laquelle s’est empêtré le pays».

Selon notre confrère Mosaïque FM, la ministre de la Justice, Leila Jaffel, aurait ordonné  le Procureur général près la Cour d’appel de Tunis d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre du secrétaire général du Courant démocrate, Ghazi Chaouachi.

Ce dernier est accusé d’avoir « imputé à un fonctionnaire public ou assimilé des faits illégaux en rapport avec ses fonctions, sans en établir la véracité, de calomnie de nature à nuire à l’ordre public ».

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