Le courant ne passe plus

Editorial La Presse

Alors que l’année 2022 continue avec son lot d’incertitudes, d’événements et de rebondissements et les remous qui s’ensuivirent presque dans tous les secteurs d’activité impactant négativement la classe moyenne, ce principal rempart de la société tunisienne et l’un des piliers de la stabilité du pays, on nous annonce un beau matin que la Steg a augmenté ses tarifs du gaz naturel et de l’électricité. Que la facturation pour le mois de mai, mais qui porte sur la période écoulée, à savoir mars et avril, est d’ores et déjà établie selon la nouvelle grille tarifaire.

La facture d’électricité déjà salée risque de peser ainsi plus lourd sur les frêles épaules des citoyens qui continuent à subir les contrecoups d’une crise économique et politique qui a fissuré l’édifice du pouvoir en place et nous a fait entrer dans une zone de turbulences.

Pour nous faire avaler des couleuvres, la ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, Neila Gongi, renvoie ces augmentations à la volatilité des prix de l’énergie à l’échelle internationale où le cours du baril s’est envolé à plus de 100 dollars à cause de la guerre en Ukraine. Mais la vérité est que ce mal qui a gagné tous les autres pays ne se fait ressentir avec intensité qu’en Tunisie où la seule solution pour le gouvernement est de faire répercuter directement sur le budget du Tunisien l’écart des prévisions. On sait que l’Etat ne sait plus à quel saint se vouer pour trouver les financements nécessaires pour boucler son budget et assurer le bon fonctionnement de ses rouages, mais la voie empruntée pour sortir de la crise ou du moins l’amortir n’est pas claire.  Or, dans ce climat d’incertitudes, nos gouvernants doivent démontrer qu’ils sont capables d’imaginer une autre façon de faire de la politique, une autre façon de penser, une autre façon d’agir pour la patrie et pour le bien des citoyens. Sinon le courant ne passera plus.

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