L’avis de l’expert | Mongi Ben Brahim (ancien international) : «Qui décide finalement ?»…

…s’interroge notre consultant sur l’absence de certains joueurs-cadres qui ont brillé lors la Coupe arabe de la Fifa 2021 et qu’on ne trouve pas dans la liste de J. Kadri.

Avec le démarrage du stage de l’équipe nationale, vendredi dernier, et les prochaines échéances qu’elle s’apprête à négocier au mois de juin (l’entame de la campagne des éliminatoires de la CAN 2023 et le Tournoi international au Japon en guise de préparation au Mondial qatari), c’est une nouvelle page qui s’ouvre et une nouvelle ère qui commence, celle de Jalel Kadri.

En effet, les échéances du mois de juin sont les premières que Jalel Kadri négociera après sa confirmation au poste de sélectionneur national, lui qui a assuré l’intérim lors de la double confrontation contre le Mali, dernière étape pour la qualification à la prochaine Coupe du monde.

Le début de l’ère Kadri est l’occasion pour nous de solliciter l’expertise de l’ancien international, Mongi Ben Brahim, notamment sur la nouvelle composition du staff technique national qui s’est vu renforcer par l’ex-international Yassine Mikari en qualité d’analyste vidéo et le docteur d’Etat en préparation physique, Mohamed Ayachi : «La nomination de Yassine Mikari est une très bonne nouvelle. Sa formation en Suisse est excellente. Sa nomination transmet une image parfaite à tous les niveaux. Sa présence ne peut être que bénéfique pour l’ambiance et la sérénité au sein du groupe. Par contre, je ne me permets pas de donner un avis sur D. Ayachi. Je ne pense pas avoir la compétence nécessaire pour donner un avis adéquat ».

Ne pas refaire les mêmes erreurs de casting…

Les choix d’un sélectionneur national, c’est avant tout les joueurs qu’il convoque. Maintenant qu’il est confirmé dans son poste de sélectionneur jusqu’à la Coupe du monde, Jalel Kadri est censé avoir les mains libres. Il doit agir en toute responsabilité car chaque mauvais choix peut lui revenir en pleine figure. Pour notre expert, le casting est important. Mais ce qui est plus important, c’est de ne pas refaire les mêmes erreurs du passé : «On ne doit pas être offusqué par un avis ou une critique. Il faut, à tout prix, éviter de refaire les mêmes erreurs de casting comme lors de la Coupe du monde de 2018 quand on a convoqué cinq joueurs qui n’ont pas participé à la qualification à ce Mondial, ce qui a créé une ambiance malsaine aux vestiaires. Nous en avons vu les conséquences…», pense notre interlocuteur avant de donner un avis spécifique sur la dernière liste de Kadri : «Des questions s’imposent suite à la convocation de certains éléments. Sur quel critère ces convocations ont-elles été faites ? Y a t- il eu un suivi ? Qui décide finalement? Il faut prendre l’habitude de convoquer des joueurs au mérite et non pas sur la base du copinage. Nos joueurs locaux voient  leurs carrières obstruées par des joueurs étrangers de faible niveau qui leur piquent leurs places en clubs. C’est inadmissible. 95% des joueurs étrangers en Tunisie s’avèrent des fiascos à tous les niveaux. L’équipe nationale en pâtira. Prenons comme exemple les Algériens, les Marocains et les Sénégalais qui ne font pas de place aux sentiments. Aimer ce n’est pas tout permettre. Se passer des éléments tels que Khazri, Skhiri, Kechrida, et Mohamed Amine Ben Hamida ( à mon sens meilleur joueur à la Coupe arabe de la Fifa 2021 au Qatar) pousse à se demander qui décide au sein de la sélection et sur quelle base. Ne pas trouver des joueurs cadres qui ont brillé à la Coupe arabe de la Fifa : quelle ingratitude ! »

Ne pas sous-estimer le Botswana

«Tout doit être mis en œuvre pour éviter de se compliquer la tâche en prévision de la qualification à la CAN 2023 en Côte d’Ivoire. Ce ne sera pas pourtant facile. La Guinée équatoriale n’est pas une illustre inconnue. Il ne faut pas également  sous-estimer le Botswana.  Un adversaire qui devra être suivi par le staff pour ne négliger aucun détail. Nous devons affronter le Botswana avec sérieux et tout le respect qu’on lui doit en tant qu’adversaire. Le discours du staff technique ne suffira pas.  Sur le terrain, les joueurs doivent êtres conscients que porter le maillot national a une valeur inestimable », a répondu notre expert avant d’enchaîner à propos du tournoi du Japon : « L’équipe de Tunisie ne pouvait pas  refuser une telle proposition qui lui sera utile pour préparer le Mondial. Nos adversaires au Mondial ont un style de jeu qui  ne sera pas forcément le même que nos sparring-partners au tournoi du Japon. N’empêche, c’est toujours utile de se mettre dans les conditions du Mondial en disputant un tournoi amical international».

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