Rétrospective Andrzej Wajda a la Cinémathèque Tunisienne, Du 8 au 11 juin 2022 : La conscience de la nation

Résistant contre l’occupant nazi à 16 ans, étudiant aux Beaux-Arts de Cracovie puis à l’école de cinéma de Lodz, Andrzej Wajda  n’a eu de cesse de chercher et de montrer la vérité dans un système totalitaire soumis au diktat de la censure et au dogme communiste.

Andrzej Witold Wajda, né le 6 mars 1926 à Suwałki (la frontière lituanienne) et mort le 9 octobre 2016 à Varsovie, est l’un des plus grands réalisateurs, scénaristes de cinéma et metteur en scène de théâtre polonais.

Résistant contre l’occupant nazi à 16 ans, étudiant aux Beaux-Arts de Cracovie puis à l’école de cinéma de Lodz, Andrzej Wajda n’a eu de cesse de chercher et de montrer la vérité dans un système totalitaire soumis au diktat de la censure et au dogme communiste.

Il incarne le renouveau du cinéma polonais entamé dans les années cinquante avec des films jetant un regard critique sur la Pologne. L’histoire parfois tragique de ce pays et ses soubresauts politiques alimentent, ouvertement ou métaphoriquement, une œuvre au caractère très national vouée à l’histoire et à la culture de son pays.

La cinémathèque tunisienne lui consacre un cycle de projections (à 18h30) du 8 au 11 juin, à travers une sélection de 4 de ses grands films parmi son importante filmographie.Au programme le premier jour à 18h30, «Katyń»qui est sorti en 2007. Le film traite du massacre de Katyń, d’après le livre Post Mortem, l’histoire de Katyń, d’Andrzej Mularczyk. Il a été nommé pour l’Oscar 2008 du Meilleur Film étranger.

“Anna, la femme d’un capitaine d’un régiment des Uhlans, attend le retour de son mari. Elle ne peut se résoudre à l’idée qu’il a été assassiné par les Russes. En avril 1943, l’épouse d’un général apprend la mort de son mari quand les Allemands découvrent l’existence de charniers dans la forêt de Katyn contenant des milliers d’officiers polonais. Silence et mensonges brisent le cœur d’Agnieszka, la sœur d’un pilote qui a connu le même sort. Quel sens les mots Patrie et Liberté ont-ils dans un Etat polonais d’après-guerre, tombé sous la dépendance de l’Union Soviétique ?”, révèle le synopsis.

Le jeudi 9 juin verra la projection de «L’homme de fer» (1981, 153’, Vostfr) qui lui vaut la Palme d’or au festival de Cannes 1981. Il s’agit de la suite de son film de 1976, «L’Homme de marbre».

Il raconte l’histoire de travailleurs du chantier naval de Gdansk qui entrent en grève. Le fils de Mateusz Birkut, Maciek Tomczyk, est l’un des employés des chantiers navals et aussi un activiste du comité de grève. Winkel, un reporter de radio, reçoit une mission pour faire un reportage qui déshonorerait Tomczyk et le comité de grève. Cependant, après la conversation avec Agnieszka—maintenant l’épouse de Tomczyk—emprisonnée pour soutenir la grève, il change de point de vue sur les exigences des travailleurs. Il décide de ne jamais faire le reportage.

Programmé le 10 juin, «Kanal» (Ils aiment la vie) de Andrzej Wajda a été récompensé par le prix spécial du Jury à Cannes en 1957. Le grand sujet d’Andrzej Wajda a toujours été l’histoire de la Pologne, élargie à celle de l’Europe à l’occasion de coproductions internationales avec la France ou l’Allemagne. Avec Kanal, l’un de ses plus grands films, réalisé au tout début de sa carrière, Wajda relate un épisode traumatique de la Seconde Guerre mondiale : l’insurrection de Varsovie où, pendant près de deux mois, des résistants polonais luttèrent contre les forces d’occupations allemandes.

Acculés, épuisés, et encerclés par les Allemands, un détachement de soldats est contraint de fuir par les égouts pour rejoindre le centre-ville où les combats se poursuivent encore. Tous ont une histoire, tous ont peur de mourir, tous ont tellement envie de vivre. Mais les égouts ressemblent de plus en plus à un piège.

«Cendres et diamant» clôturera ce cycle le samedi 11 juin. Sorti en 1958, c’est le film à partir duquel Wajda estime être devenu cinéaste.

8 mai 1945. C’est la capitulation officielle de l’Allemagne, signée à Berlin. Dans une petite ville polonaise en liesse, nationalistes et communistes cherchent encore à s’entre-tuer. Deux étudiants nationalistes, Maciek et Andrzej, reçoivent pour mission d’assassiner le secrétaire régional du parti communiste. Mais des innocents sont tués par erreur tandis que celui qui était visé arrive peu après sur les lieux. Affligé par ces luttes fratricides et le sang inutilement versé, Maciek trouve l’oubli et l’amour entre les bras d’une jeune serveuse de café. Mais le chef des nationalistes le relance pour qu’il exécute sa mission. 

Laisser un commentaire