Contrepoint | Le meilleur d’entre nous

Les confrontations politiciennes qui se succèdent, l’inflation et le coût de la vie, le train-train morose avec un deuil en sus, la perte de notre collègue  et ami Borhane Ben Miled.

Merci, d’abord, à la fine et fidélissime consœur Mounira Aouadi pour son excellente évocation. «L’homme, le grand journaliste, le collègue, l’ami, comme on n’en fait plus. Elle y aura tout dit et bien dit. Modestement et en souvenir du cher disparu , on y ajouterai ceci : Un, Borhane Ben Miled a fait lui-même le choix de “se retirer” du métier. Les journalistes qui entament une retraite ne rompent quasiment jamais avec l’écrit de presse. Lui, a fait partie des rares, très rares exceptions. Les raisons ? La seule peut-être (mais il n’en a jamais fait l’aveu), un penchant net pour la spiritualité. La conséquence? Un talent et un parcours proprement ignorés par les nouvelles générations.

Deux, le quotidien «La Presse» s’est toujours distingué par ses plumes culturelles : Midouni (Abdelhamid Gmati), Lili Badri, Ben Sassi, Messaoudi, Mahfoudh, Bady, Mme Dami, Mme Mezzi, Moumen et bien d’autres. Bon nombre y venait, toutefois «faute de mieux». L’écriture politique était presque interdite d’accès, ou alors «soumise à conditions». Ce dont on a bien souvenir, années 80-90 (sa période faste) c’est d’un Borhane qui poussait loin l’écriture culturelle. Forme et fond. Sans se soucier d’interdits ni vouloir compenser quoi que ce fut. Trois, dans l’écriture culturelle, Borhane Ben Miled était Art et Savoir à la fois. Son art était la maîtrise et l’«élégance du phrasé». Et son savoir était la meilleure connaissance des arts, objets d’étude ou de critique. On garde, surtout en mémoire, ses écrits sur la musique classique, arabe ou mondiale. On était deux ou trois autres à nous partager la matière, mais jamais personne ne s’est hissé à son niveau. Paix à ton âme, Borhane, tu n’étais pas que notre chef de service, l’ami et le mélomane digne de reconnaissance et de respect, Dieu te bénisse, tu étais le meilleur d’entre nous.

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