L’entreprise autrement | Place aux solutions pratiques(IV)

C’est le monde à l’envers, ici, chez nous. Eh oui, ici, en Tunisie nous marchons sur nos têtes. Alors que le bateau Tunisie est sur le point de couler, et que la tempête s’est déchaînée, équipage et passagers ne semblent  pas sentir venir le danger. Se chamailler est devenu leur pain quotidien.

Pire, le capitaine du navire, qui veut être seul maître à bord, a balancé en mer tous les instruments de navigation ou presque, ne veut pas entendre tous les signaux et appels des ports les plus proches, accuse les passagers qui essayent de le ramener à la raison de vouloir provoquer une mutinerie et le plus curieux dans tout cela  est qu’il s’obstine  à vouloir effectuer des modifications inutiles sur le bâtiment.    

Au lieu de mobiliser tout le monde pour sauver le navire, le capitaine de bord s’emploie, hélas,  à les mobiliser contre lui et à tout faire pour imposer ses propres plans au lieu de prendre l’avis des experts les plus compétents, les plus fiables et les plus honnêtes. A cause de ses agissements,  l’ensemble de l’équipage est aujourd’hui à couteaux tirés.

Devenu la risée de tout le monde, notre pays qui est au bord de la faillite doit subir les caprices de l’actuel locataire de Carthage, qui n’est qu’une erreur de l’histoire. Une erreur qui semble décidée à nous ramener des décennies en arrière sur tous les plans et dans tous les domaines.

Une erreur qui, déjà, nous coûte cher et qui va coûter encore plus et qui a fait que même l’Etat est devenu hors-la-loi. Et au lieu de rassembler toutes les potentialités locales  afin de sauver le pays, le locataire de Carthage, qui s’est arrogé tous les pouvoirs, s’échine à vouloir concrétiser son projet politique très controversé et surtout à vouloir transformer  le régime politique en régime présidentialiste.

Pire, et au lieu de s’employer à trouver des solutions efficaces urgentes et pratiques afin de sauver le pays de la débâcle, ledit locataire semble totalement inconscient des dégâts qu’il est en train de causer au pays depuis son élection à la tête de l’Etat, devenant ainsi le plus grand danger pour ce dernier  et pour son avenir.

Et dire que nos problèmes sont nombreux, complexes et nécessitent l’implication de tous et un climat politique et social serein. Ils nécessitent l’existence d’un vrai dialogue et non une pseudo- consultation et des comités aux membres parachutés pour pondre, en quelques jours, des projets d’une importance majeure et qui pourraient ne pas satisfaire les goûts du détenteur du pouvoir de fait, donc nous faire subir ses propres choix.

  Aujourd’hui, et depuis le 25 juillet dernier, nous  sommes victimes, en plus de tout cela, et répétons –le, d’un amateurisme sans égal pour ce qui est de la gestion des affaires publiques, surtout dans le domaine économique, financier et diplomatique,  doublé d’un entêtement devenu légendaire.

L’ensemble des forces vives de la nation dûment représentées doivent donc pouvoir tout revoir et concevoir de nouvelles politiques publiques. Nous devons  créér un nouveau pouvoir, celui de la planification stratégique, le Congrès national. Pouvoir exécutif  et pouvoir législatif seront chargés eux  de traduire les politiques que ce pouvoir aura mis au point en programmes et plans d’action.

Ladite institution sera, ainsi,  chargée de tout remettre à l’ordre au niveau des grands choix du pays et des grandes réformes à  entreprendre. Composée des représentants de tous les organismes nationaux élus, elle donnera au dialogue national une puissance délibératoire. Elle sera  chargée aussi de proposer dans les plus brefs délais un plan de sauvetage du pays, l’économie en premier lieu.

Pour cela, il nous faudrait organiser le plus tôt possible des élections législatives et présidentielle, le pouvoir de fait doit lui aussi partir, car il a été un élément fondamental de la crise politique économique, sociale et morale qui s’est aggravée depuis début 2020.

Le nouveau pouvoir (l’exécutif, le législatif et le judiciaire)doit, en parallèle, déclencher  un nouveau processus de justice transitionnelle, entamer les procédures nécessaires à la réalisation d’un amendement de la Constitution de 2014, ainsi qu’à la refonte du  Code électoral. Il doit faire en sorte que le pays puisse être doté d’une Cour constitutionnelle.

Aucun salut ne pourrait être envisagé, sans l’adoption dès aujourd’hui  d’un plan national de remise à niveau de la population dans tous les domaines vitaux et un second de lutte contre l’analphabétisme politique et économique de l’écrasante majorité du peuple, appelé à s’exprimer à travers les urnes sur des questions vitales.

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